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Ecigarette-public.com - Le forum de la vape   

La rétro 2019 : l'Empire contre-attaque !

Administrateur | Publié le mar 1 Sep 2020 - 0:56 | 1451 Vues

1. Emballement médiatique et manipulation de l'opinion.

Tout compte fait, l’année 2019 fut une année incroyable pour la vape. Cette dernière a connu des attaques proprement ahurissantes en plus d’être totalement démesurées voire fausses.
Les vapoteurs auront été témoins d’un emballement médiatique bourré jusqu’à la gueule d’approximations, d’erreurs, voire de mensonges ou de contre-vérités.

Bilan des courses : dans beaucoup de pays, la plupart des gens pensent dorénavant que la vape est aussi dangereuse voire plus dangereuse que le tabac. Lorsqu’on sait que le tabac tue prématurément un fumeur sur deux, qu’il est la première cause de mortalité évitable dans le monde et que, lors de ce siècle, un milliard d’êtres humains vont succomber au tabagisme, on peut se demander comment le public a pu arriver à un tel raisonnement biaisé (lire cette page de Tabac Info Service sur les dangers du tabagisme).

Les événements médiatiques que l’on a vécus resteront comme un exemple éclairant de tromperie à grande échelle. Il reste à savoir si cette tromperie a été consciente ou bien est née du simple fait du hasard et d’un malencontreux alignement des planètes, celle des médias se jetant sur des infos sans vérification, bien heureux de détenir un scoop bien anxiogène à proposer, celle des lobbys poussant à fond le bashing parce que cela les arrange de mettre la vape à terre (certains cigarettiers, l’industrie pharmaceutique, des médecins, etc.) et celle du public tout prêt à suivre le pas sans discuter et surtout, sans réfléchir une seule seconde.

2. Le rapport de l'OMS.


Tout commence en juillet lorsque, probablement ennuyés par une actualité estivale peu dense, les médias se jetteront, comme la vérole sur le bas clergé, sur une dépêche AFP causant d’un rapport de l’OMS sur la situation du tabagisme dans le monde. Sur un total de plus de 110 pages, l’OMS va consacrer 4 pages à la vape. Curieusement, ce sont ces pages qui vont faire le tour de la planète, les 106 autres pages sur le tabac passeront par pertes et profits, en tout cas en France.

On a déjà beaucoup parlé de ce rapport. En tout état de cause, le forum met à votre disposition les sources qui vous permettront de lire ce rapport, une synthèse en français mais aussi une traduction en français des passages sur la vape (à découvrir sur ce sujet). Vous comprendrez peut-être alors mieux ce dont il retourne.


Non, sérieusement, il ne faut pas douter de grand-chose pour sortir une phrase comme celle-là :

« bien que le niveau spécifique du risque associé aux ENDS ne soit pas estimé de manière concluante, les ENDS sont incontestablement nocifs.»

 

Dans le style, je ne sais rien mais je dirai tout, cela se pose là. On admirera la rigueur scientifique de l'ensemble. Notons aussi que lorsque cette phrase sera restituée par bon nombre de médias, la première partie de la phrase sur le niveau de risque sera étrangement zappée. Un problème de copier/coller mal effectué, très certainement. Pourtant cela change beaucoup de choses, non ?

On appréciera aussi le fait que l’OMS ne sache pas si la vape puisse être efficace pour arrêter de fumer. Pourtant, rien qu’en France, 700 000 fumeurs auraient arrêté le tabac pour la vape, selon Santé Publique France, un organisme de l’Etat. Mais ce sont probablement des menteurs patentés. Et vous imaginez comme je suis ravi de faire parti de ces menteurs qui affirment des trucs sans qu'une honnête étude scientifique financée par un quelconque labo ait pu valider ou non. Vous l'êtes aussi sans doute.

Tout ce qu’on peut déduire de la lecture de ces paragraphes sur la vape est que l’OMS ne sait pas grand-chose mais l'affirme souvent sans vergogne. Cependant, la lecture de ce rapport nous apprend aussi des choses intéressantes, comme le fait que des débats au sein de l'organisation semblent avoir lieu sur l’efficacité ou la dangerosité, débats que l’OMS avoue comme elle avoue, pour la première fois que la vape pourrait être moins dangereuse que le tabac. Un premier pas timide vers une reconnaissance de la réduction des risques mais qui ne sera presque pas repris par les médias qui préféreront se précipiter sur les affirmations péremptoires présentes dans ce rapport pourtant contredites quelques lignes plus haut ou plus bas.

A la lecture de ces quelques pages sur la vape, on conclura quand même que l’OMS ne souhaite pas du tout que l’on vape. Mais alors pas du tout. Peut-être le fait que cette noble organisation reçoive des dons de grandes entreprises pharmaceutiques n’est pas étrangère à cette détestation de la vape qui n’est pas chose nouvelle dans les couloirs feutrés de l’OMS ?   (lire ce fil de discussion si vous ne me croyez pas).

3. La crise américaine.

Sans prendre le temps de souffler, l’hallali va se poursuivre d’août à octobre avec l’affaire américaine. Des vapoteurs tombent gravement malades après avoir vapoter. Pire même, l’état de santé de certains se détériorent à vitesse grand V, leurs poumons flétrissent à vue d’œil et certains décèdent dans des conditions atroces (lire ce sujet pour toutes les infos jour après jour ! ).

Certains médias se rappelleront les propos prophétiques de l’OMS lancés à la face du monde quelques semaines auparavant et cités plus haut. Et, pour celles et ceux qui ne s’en rappelleraient pas, les organisations américaines chargées de cette affaire, ainsi que des professionnels de la santé, ne manqueront pas de le rappeler.

Comme le Dr Ngozi Ezike, la directrice de la santé de l’Illinois confrontée au premier décès dans cet État :

« La gravité de la maladie dont souffrent les gens est alarmante. Il faut que tout le monde sache que les cigarettes électroniques et le vapotage peuvent être dangereux. »

 

Ces propos, peu nuancés, on en conviendra et qui ne souffrent d'aucun débat, d'aucune discussion, furent repris, disséqués, commentés et bien entendu, même déformés par certains médias. La vape est dangereuse. Non seulement l’OMS l’a dit mais, en plus, des jeunes américains en meurent. Ita Missa Est.

Pourtant, si on fait fonctionner son cerveau 30 secondes, on pourrait trouver bizarre qu’un mélange propylène/glycérine/nicotine/arômes puisse tuer en quelques semaines et être plus dangereux que le tabac qui propose un généreux et délicieux cocktail composé de goudron/nitrosamines/monoxyde de carbone/ammoniac/arsenic/polonium 210/pesticides et j’en passe.


On pourra aussi se demander pourquoi seuls les USA ont été touchés (hormis deux ou trois cas au Canada et un en Belgique), et, parmi les américains, pourquoi une majorité de jeunes de sexe masculin. On pourrait ainsi se demander s’il n’y a pas un problème, a priori presque exclusivement circonscrit à l’Amérique du Nord et peut-être aussi un problème dans l’utilisation qui est faite de la vape.

On apprendra assez vite la vérité. En fait, ce n’est pas la vape/arrêt du tabac qui est responsable. Ce n’est pas le mélange propylène/glycérine/arômes que nous connaissons qui peut tuer en quelques semaines. Non, le responsable est l’acétate de vitamine E, présent a priori en grande quantité dans des liquides américains contenant de l’huile de THC, préparation amoureusement proposée par nombre de dealers aux USA pour planer et non pour cesser de fumer. Rappelons ici que la plupart des huiles ne sont absolument pas faites pour être vapées, qu’elles soient au THC, des huiles essentielles, de l’huile d’olive ou encore de l’huile de vidange.

Et la conclusion est évidente : en faisant n’importe quoi, il peut arriver n’importe quoi, y compris le pire. On comprendra aussi, si on ne l’a pas déjà compris, que certains sont prêts à tout pour se faire de l’argent, y compris vendre des produits frelatés, dangereux pour la consommation, voire mortels.

Quelques-uns des liquides frelatés du marché noir qui tuent leurs utilisateurs américains :


Signalons que, fort heureusement, la situation semble dorénavant être plus ou moins sous contrôle aux USA. En réalité, depuis que la police à arrêter la bande de malfrats qui inondait le marché (très noir) de produits de merde, il y a nettement moins de gens atteints. Notons enfin que cette crise a tué une cinquantaine d'américains, le tabac fait aux USA 400 000 victimes par an. En gros, pendant toute cette crise, de juillet à novembre, 160 000 fumeurs sont morts des suites de leur tabagisme. Non, je dis cela, c'est pour recadrer les choses. A la lecture des médias, on avait l'impression que les "vapoteurs" tombaient comme des mouches, cela mérite d'être un tantinet relativiser, non ?

Si l’image de la vape, qui n’a rien demandé, sort profondément écornée de ces pitoyables affaires et surtout si beaucoup de gens ont dorénavant des idées fausses dans le ciboulot, on peut néanmoins tirer quelques points positifs.

Si la directive européenne sur les produits du tabac et les produits assimilés contient bon nombre de points discutables, critiquables, voire scandaleux de mon point de vue, comme le fait de classer les produits de la vape dans les produits assimilés au tabac, elle a un point positif : le fait que les fabricants soient obligés de déclarer leurs produits, notamment les liquides nicotinés, et de déposer un dossier comprenant la composition exacte et exhaustive. Cette obligation responsabilise les fabricants qui ne peuvent pas faire n’importe quoi. Et, comme les états membres de l’UE sont chargés de valider les dossiers, cela leur confère aussi une responsabilité. Finalement, un contrôle, si perfectible soit-il, ce n’est pas un mal.

De plus, la France peut s’enorgueillir d’être le premier pays à proposer des liquides respectant des normes précises, les normes AFNOR. Même si ces normes sont largement améliorables, manquent de transparence et ne concernent pas tous les liquides, cela permet à l’utilisateur de savoir à peu près où il va.

Maintenant, tout n’est pas parfait, loin s'en faut, et les fabricants ont encore du boulot en matière de transparence et d’informations délivrés au profit des utilisateurs. Espérons que cette crise, comme les crises précédentes, comme celles sur le diacétyle, incitera les professionnels de la vape à être plus exigeants et plus transparents. Il y a encore beaucoup de travail.

4. Conséquences.

Si la vape sera pointée du doigt dans beaucoup de pays, USA en tête évidemment, qui en profiteront pour l’interdire ou interdire les arômes dans certaines conditions, pourtant absolument pas responsables de la crise américaine, certains gouvernements résisteront à cette chasse à la vape.

Le Royaume-Uni d’abord. Cela fait belle lurette que ce pays a fait de la vape une méthode de sevrage comme les autres. Mais, à ma grande surprise, les différents responsables de la santé en France sont aussi montés au créneau pour tenter de rassurer et d’expliquer que ce qui s’est produit aux USA ne peut absolument pas arriver en France, si, évidemment, vous n’achetiez pas vos liquides à de gentils dealers ou que vous ne décidiez pas de rajouter dans votre fiole tout ce qui vous tombe sous la main.

Nous avons eu le directeur de l’ANSES, l’agence chargée de valider la mise sur les marchés des liquides, qui a déclaré que les liquides nicotinés vendus en France ne présentent pas de problèmes particuliers et ne peuvent pas déclenchés une crise sanitaire majeure en l’état actuel des choses. Nous avons vu l’Académie Nationale de Médecine qui est aussi montée au créneau. Mais aussi Santé Public France, en chargé de Tabac Info Service ou du mois sans tabac, et l’Institut National du Cancer. Ces deux organismes pousseront le vice jusqu’à participer au sommet de la vape 2019. Enfin, at last but not least, la ministre de la santé elle-même, Agnès Buzin, est intervenue pour dire, comme le directeur de l’ANSES, que la crise américaine n’est pas duplicable en France, tout en précisant qu’on ne connaît pas les effets à terme de la vape (lire certaines interventions ici).

Enfin, toujours en France, le sommet de la vape fut l'occasion pour de nombreux spécialistes des questions de santé, du sevrage ou des addictions de se réunir, de se compter et on a pu, à cette occasion, voir que la notion de réduction des risques était de plus en plus présente et acceptée (voir ce fil de fiscussion).

Le Pr Dautzenberg en pleine interview lors du sommet de la vape 2019 :


Dans d’autres pays, comme la Belgique, les choses sont moins faciles, beaucoup de médias belges participant à l’hystérie anti-vape avec enthousiasme et constance. Il faut dire que le gouvernement belge n’aime pas trop la vape et ne se prive pas pour le signifier et lui mettre des bâtons dans les roues en appliquant la directive européenne sur le tabac de manière stricte. Les vapoteurs belges l’apprirent cette année puisqu’il leur est de plus en plus difficile de commander des liquides ou des matériels hors Belgique et comme ils ont de moins en moins de choix chez eux, cela devient compliqué.

Sur le plan commercial, la situation semble catastrophique aux USA et de nombreuses boutiques ont mis la clef sous la porte. Dans d'autres pays, la vape est bien mal en point. Par contre, en France, si les professionnels de la vape ont bien admis que le mois de septembre fut assez plat niveau ventes (une baisse du chiffre d’affaires de 30%), ils ne communiquent plus beaucoup depuis pour se plaindre et faire pleurer dans les chaumières. Seul Kumulus Vape a affirmé publiquement que son activité avait même repris en fin 2019. En même temps, comme ce dernier est côté en bourse, une première en France en 2019, il faut bien rassurer les actionnaires potentiels (lire ici pour plus de détails).

Néanmoins, il semblerait que, si certains vapoteurs ont décidé d’arrêter suite aux événements américains, revenant même au tabac pour quelques-uns, ils ne soient qu’une minorité à avoir jeter leur kit à la poubelle. La question se pose pour les fumeurs. Au vu de l’image délétère de la vape, combien passeront en 2020 les portes des boutiques pour arrêter le tabac ?

5. Les fabricants continuent de produire à fond les ballons mais pour qui ?

Au niveau matériels et liquides, les fabricants ont continué à inonder le marché de produits, comme si de rien n'était. Les chinois ont continué de produire de nouveaux kits comme si de rien n’était et les fabricants de liquides ont continué à déverser des dizaines de nouvelles gammes de liquides. Tant mieux me direz-vous, il y a donc dû avoir énormément d’innovations à se mettre sur la dent.

En fait, non, pas grand-chose. Non vraiment, questions innovations, je ne retiens rien. Mais peut-être ai-je raté des choses ? N’hésitez pas à le signaler si c’est le cas :D

Il y a bien les systèmes à pods ou les tout-en-un, mais qui existent depuis longtemps, qui triomphent et ont continuent à s’améliorer gentiment (diffusion des systèmes anti-dry-hit ou des systèmes de régulation automatique de la puissance par exemple). Ils sont de plus en plus performants et on voit apparaître des systèmes cohérents, fonctionnels, avec des réservoirs et des batteries offrant une belle autonomie et une vape de plus en plus bonne sur ces engins. Tant mieux car les fumeurs souhaitent disposer de matériels simples, faciles à utiliser, transportables et n’ont pas forcément envie de commencer avec des écrans, 15 boutons qui offrent 328 possibilités différentes de vaper. C’est certainement super cool mais bon, un truc simple qui fonctionne de suite sans se prendre le chou ce n’est pas si mal que cela.

A contrario, les méga systèmes de la mort offrant une grosse vape existent encore. Après tout, Smoktech, Vaporesso et d’autres entretiennent la flamme. Cependant, ils semblent un peu plus en retrait, comme les mods mécas et les drippers. Si la vape en méca existe encore et a encore des adeptes, elle s’est faite bien discrète en 2019. Il faut dire que, là encore, peu d’innovations en 2019 sont venues renverser la table.

Niveau liquides, je retiens surtout l'apparition de gammes avec une alternative au classique mélange propylène/glycérol, notamment avec l'arrivée de liquides au végétol ou au propylène glycol végétal, ce qui est intéressant pour toutes celles et tous ceux qui souffrent d'effets secondaires plus ou moins gênants avec le propylène ou le glycérol

En fait, à mon sens, on tient là véritablement la véritable ironie de 2019 : jamais le matériel n’a été si bien adapté aux nouveaux vapoteurs. On a des choses qui fonctionnent, qui permettent de passer à la vape de manière assez simple et avec le moins de difficultés possibles mais les nouveaux vapoteurs se sont faits bien rares depuis septembre et la campagne médiatique anti-vape que nous avons vécue.

Il reste à savoir s’ils reviendront dans les boutiques. L’année 2020 devrait nous offrir les premiers éléments de réponse.

Et vous, qu'avez-vous retenu de cette année ?


Merci de m’avoir lu jusque là et, comme nous sommes encore en janvier, j’en profite pour vous présenter de nouveau tous mes vœux pour 2020. En espérant que cette année vous apporte ce que vous souhaitez à vous et à votre famille et que la vape puisse vous maintenir dans la meilleure santé possible.


Bonne vape ! 

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