[UN ARTICLE DE MERDE, UN DE PLUS] Slate.fr : Cigarette électronique ou vrai tabac, le but des industriels, c'est que vous fumiez

Logiquement, j'essaye de rester relativement prudent dans mes propos et lorsque j'avance des idées personnelles, j'essaye toujours d'apporter des éléments pour étayer mon avis. Mais là, je crois qu'après avoir lu cet article de slate.fr, je n'ai clairement pas envie de faire dans la finesse ni dans la dentelles de Calais. J'espère que vous comprendrez mon agacement.

Cet article est écrit par une certaine Léa Polverini qui est définie par le site slate.fr comme une journaliste. Ma foi, à la lecture de son article sur la vape, on peut douter. Car, comme article merdique et totalement orienté, on ne fait pas mieux. En vérité, cet article n'est qu'une reprise très, mais alors très synthétique d'un article paru sur le site américain theverge.com. Un article très orienté et très anti-vape lui aussi mais qui, malgré quelques raccourcis fâcheux et fallacieux, pose quelques questions intéressantes sur la vape aux USA. Mais cet article, très long, mériterait à lui tout seul un long développement. Si vous maîtrisez l'anglais ou que vous avez un bon traducteur en ligne, n'hésitez pas à y jeter un oeil.

Donc voilà notre journaliste qui tombe sur cet article de theverge.com et qui décide de résumer le tout.

Et voilà quelques extraits de ce que cela donne :

"Ce packaging (note de Franck : celui des fioles de liquides) s'inscrit dans une plus vaste campagne de promotion des cigarettes électroniques de la part des industriels (Reynolds American, Altria, anciennement Philip Morris...), qui en faisant mine de les dissocier des cigarettes traditionnelles, reprennent les mêmes codes de communication, aussi bien publicitaires que sanitaires."

A la lecture de cette phrase, on pourrait croire que la vape est totalement aux mains des cigarettiers. En Europe, et particulièrement en France, c'est totalement faux. Bien entendu, les cigarettiers développement leurs propres ecigs : Vype, Vuse, Blu, iQos. Mais pour l'instant, ils rencontrent un succès mitigé dans nos contrées. Les produits de la vape proposés par les fabricants indépendants du Big Tobacco restent encore bien représentés.
Il semblerait que la situation soit différente aux USA et que les produits des cigarettiers caracolent en tête des ventes. Qui plus est theverge.com ne dit pas que la vape est totalement aux mains des cigarettiers. Par contre, il met en avant une certaine collusion entre les cigarettiers et certains pros de la vape indépendante. Et avec quelques billes intriguantes.

La possible main-mise des cigarettiers sur la vape est une vraie problématique. En effet, que vous passiez totalement à la vape avec une Blu ou que vous retourniez au tabac, vous restez client de Big Tobacco. Par contre, si vous prenez chez un fabricant indépendant, si cela ne fonctionne pas, c'est un client de perdu pour lui. L'approche n'est clairement pas la même !
Mais la problématique, si elle se pose incontestablement, n'est pas la même en France qu'aux USA.

"Pourtant, les résultats des rapports sanitaires sont loin de s'accorder, selon qu'ils s'appuient sur des financements privés –liés aux industries du tabac– ou publics. Quand les premiers mettent en avant l'absence de goudron dans les cigarettes électroniques, les seconds soulignent l'impact des produits chimiques contenus dans leur vapeur. Recelant des particules ultrafines et de la nicotine, ils répriment les gènes liés au système de défense immunitaire dans les cellules épithéliales nasales, et pourraient augmenter les risques de maladies cardiovasculaires et d'attaques cardiaques."

Là encore, c'est magnifique soit de mauvaise foi, soit d'incompétence. Il est facile de conclure à la lecture de ce paragraphe que les études positives sur la vape sont exclusivement financées par les cigarettiers. A l'inverse, les études négatives seraient toutes honnêtes et objectives.

"Tout comme les compagnies de tabac tendaient à se réinventer une image «socialement responsable» au milieu des années 1990, les promoteurs de la cigarette électronique s'attachent à commander et produire des études sur la réduction des dangers liés au tabac. De cette façon, ils peuvent avancer des liens avec les experts en prévention et redorer leur blason."

Ici encore, par l'expression "redorer leur blason", on comprend que les fabricants de produits de la vape sont tous des cigarettiers qui ont beaucoup à se faire pardonner.

"Multiplier les études, c'est également un moyen de créer des divisions entre les experts du contrôle du tabac, rappelle The Verge. Cela participe d'un affaiblissement des campagnes publiques de prévention: on met en avant des experts modérés qui feront la promotion de produits dits «plus sûrs», et on attaquera les extrémistes qui s'en tiennent à la rhétorique du «arrêtez de fumer, ou mourez»."

Les experts qui défendent la vape comme produit de réduction des risques seront heureux d'apprendre qu'ils sont "mis en avant" par l'industrie de la vape, qui est, si vous ne l'avez toujours par compris, aux mains des cigarettiers.
Je cite quelques uns de ces experts : le Pr Polosa, le Dr Farsalinos, le Pr Dautzenberg, le Dr Jean-Yves Nau, le Dr Presles, le Pr Dubois, Jean-François Etter, Jacques Le Houezec, le Dr Borgne, le Dr  Lowenstein. Et je m'arrêterai là. La liste est longue. Ils seront heureux d'apprendre que ce sont uniquement des pantins mis en avant par les cigarettiers !  

"Le marché de la cigarette électronique est estimé à 34 milliards de dollars à l'horizon 2021. Du goudron aux produits chimiques et de la cigarette sexy aux vapoteurs marrants, on comprend bien que l'objectif des industriels du tabac est moins de réguler la consommation que d'entretenir des cohortes de fumeurs."

Encore une fois, on synthétisant à outrance ou ne comprenant pas tout l'article de theverge.com, voire en faisant semblant de ne pas comprendre, on mélange tout et on annonce que seule l'industrie du tabac est derrière la vape.
On mélange aussi joyeusement vapoteurs et fumeurs. Bah, on n'est pas à quelques raccourcis près. Un de plus ou un de moins...

L'article est totalement pernicieux. Si vous défendez la vape, vous défendez l'industrie du tabac. Si vous mettez en avant une étude positive, c'est que vous êtes d'un crétinisme au dernier degré, puisque vous n'avez pas compris que cette étude est forcément financée par Big Tobacco. Et si vous citez un expert qui n'est pas contre la vape, vous citez un pantin manipulé.
Par contre, si vous citez un article ou une étude critiquant vertement la vape, vous êtes une personne particulièrement intelligente et indépendante.
Ite missa est, comme on disait autrefois.

Bonne lecture et bonne vape quand même !

Ce ne serait pas la façon de penser de l'OMS et de l'UE en fait ?
Par contre en tapant sur l'ordi the verge, gaffe !, on trouve plein de choses imagées...

UN ARTICLE DE MERDE, UN DE PLUS.

Effectivement !

Léa Polverini a écrit:Conçue et vendue à l'image de friandises que l'on fait miroiter aux enfants, elle aurait un impact sur la hausse de consommation de tabac chez les jeunes.

@copiercoller :

Par contre en tapant sur l'ordi the verge, gaffe !, on trouve plein de choses imagées...

Es-tu sûr que ce soit toujours imagé, ce que tu trouves ?
Sinon, en cliquant sur le nom du site dans mon premier post, on tombe sur l'article, si je ne me suis pas gouré !

En même temps, elle ne respire pas l'intelligence, cette pauvre fille...

@Vieux Pat :

D'abord certains ne sont pas photogéniques, les photos sont alors trompeuses. Et puis cette photo peut avoir être prise il y a quelques années. Et son physique n'est pas le problème.
Peu importe de toutes les manières, si j'ai cité son nom, ce n'est pas pour qu'il y ait une chasse.
Elle n'est malheureusement pas la seule à faire des articles de merde. Attention, il y a encore de bons journalistes et de bons trucs mais de plus en plus, j'ai quand même l'impression que le métier de journaliste devant informer de la vérité, cherchant à recouper les faits devient de plus en plus minoritaire.
Qu'a-t-elle fait cette journaliste ? Elle a pris un article américain, sans même chercher à savoir si ce que disait cet article était lui-même vrai, sans interroger des gens ayant un avis différent, sans même faire elle-même une enquête, ne serait qu'a minima, sans même savoir si la situation était la même en France. Tout cela, à la trappe.
Il m'avait semblé que la vérification des sources, le recoupement des faits étaient la base même du journalisme. A croire que je n'ai pas la même définition que certains journalistes eux-mêmes.
De plus en plus de journalistes profitent de leur métier pour faire passer leur idées, leur idéologie. Pour certains, ce ne sont plus des gens cherchant la vérité mais souhaitant nous imposer "leur vérité". Et cela m'insupporte de plus en plus.
Surtout qu'on ne parle pas de sujets anodins. Toutes les questions liées au tabac à la vape sont des enjeux de santé public, des enjeux de vie ou de mort. Cela mérite une sacrée dose de déontologie. Mot de moins en moins prononcé.

Elle part pourtant (enfin, pas elle, theverge.com) d'une idée intéressante. La volonté des cigarettiers de mettre la main sur la vape est problématique. Surtout lorsqu'on connaît leurs méthodes. Ils jouent un jeu trouble et c'est leur intérêt qu'il y ait confusion entre vape et tabac, c'est effectivement leur intérêt de garder les clients dans leur giron, qu'ils fument, qu'ils vapent ou fassent les deux.
Maintenant, affirmer que la vape est totalement sous la coupe des cigarettiers, que toutes les études positives sont financées par eux, que tous ceux qui parlent de la vape comme méthode de réduction des risques soient téléguidés par eux est tellement manichéen que cela en devient grotesque et faux. Faux mais pourtant présenté comme une vérité incontestable (emploi du présent, affirmations péremptoires, etc.).

Perso, si je suis passé à la vape, c'est justement parce qu'on peut se passer des cigarettiers. En souhaitant arrêter de fumer, je ne souhaitais plus avoir affaire à eux ni aux buralistes. Je ne leur en veux pas, ce n'est pas eux qui m'ont forcé à fumer. Mais en voulant tourner le dos au tabac, je n'accepte plus leurs produits, quels qu'ils soient. Je ne fais pas confiance aux empoisonneurs pour me fournir l'antidote. Mais ce n'est que mon opinion, personne n'est obligé de la suivre !

Bien sûr que son physique n'est pas le problème. Par contre le fait qu'elle choisisse une photo avec une telle tête d'ahurie, piochée dans ses souvenirs de vacances, pour mettre sur son profil professionnel Linkedin (on ne parle pas de Facebook, là) en est clairement un. Ça démontre son niveau d'exigence et de professionnalisme. Confirmé d'ailleurs par ce torchon qu'elle a écrit. Ou recopié, plutôt.

Elle devrait s'en tenir aux articles du genre "comment perdre cinq kilos avant l'été", "se faire des ongles de reine" ou encore "comment séduire ce collègue trop mignon".

Enfin, Slate comme torche-cul, hein... Elle a le bon profil, dans le fond

@Vieux Pat :

Par contre le fait qu'elle choisisse une photo avec une telle tête d'ahurie, piochée dans ses souvenirs de vacances, pour mettre sur son profil professionnel Linkedin (on ne parle pas de Facebook, là) en est clairement un. Ça démontre son niveau d'exigence et de professionnalisme. Confirmé d'ailleurs par ce torchon qu'elle a écrit. Ou recopié, plutôt.

Je dirais plutôt que ce sont ses lunettes qui ne lui vont pas. Mais en tout cas, ta réflexion se défend.

Elle devrait s'en tenir aux articles du genre "comment perdre cinq kilos avant l'été", "se faire des ongles de reine" ou encore "comment séduire ce collègue trop mignon".

Elle devrait plutôt apprendre les bases de son métier : rechercher les infos sans recopier/synthétiser ce qu'elle a vu ailleurs sans faire une seule recherche complémentaire, recouper les infos. Mettre en avant la vérité et non pas ses fantasmes personnels.
Bref, être journaliste.
Mais la prolifération de ce genre de "profils", de "journalistes" qui écrivent sans chercher à vérifier ou à recouper, en repompant, synthétisant un autre article est très inquiétant. On en vient vite à faire circuler de fausses informations, de fausses idées. A désinformer.
Et surtout cette désinformation est honteuse puisque, en insinuant que les cigarettiers tiennent l'ensemble de la vape ou financent toutes les études, le seul fait de ne pas être d'accord fait de celui qui exprime cette opinion un suspect en puissance, un agent des cigarettiers, un pantin entre leur main. Cela tue en plus tout débat, tout échange d'idées. C'est peut-être ce qu'il y a de pire dans cet article et ce genre d'articles.

Pour aller plus loin, la journaliste s'appuie sur le propos d'un chercheur, qui a publié une étude sur le lien entre e-cig, tabagisme, et jeunes.

Ayant une crève carabinée qui n'a, à mon grand étonnement, pas amélioré mon niveau d'anglais (quand on sait qu'une simple piqure d'araignée permet de lancer des toiles et s'accrocher aux murs, j'ai les boules de n'avoir développé aucun super-pouvoir), j'ai pas trop regardé. Mais on en trouve le résumé ici :

- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28654986

et le texte complet ici :

- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5656237/

Ca peut valoir le coup de se pencher plus en détail sur ce qui a amené à tirer ce type de conclusions.

@ThibaudC :

Ce scientifique a cru observer un effet passerelle entre la vape et le tabac chez les jeunes et les mineurs. C'est un effet possible. Cependant, ces études sur un "effet passerelle" oublient généralement deux choses :
- l'adolescence est un âge où l'on teste des trucs. Sans la vape, ces jeunes n'aurait-ils pas tenté autre chose ? Directement le tabac ? D'autres drogues ? L'alcool ? Un cocktail ?
- enfin le tabac n'a pas besoin de produit d'appel. Durant toute l'histoire du XXème siècle des milliards de fumeurs en sont venus au tabac sans passer par la vape.

Maintenant, si on a peur d'un effet passerelle toujours possible ( il ne faut pas rejeter cette idée), il y a une solution : interdire la vape aux mineurs. A la condition sine qua none que le tabac soit aussi effectivement interdit dans la même tranche d'âge. Et, évidemment, que ces interdictions soient respectées par les professionnels. Que ces derniers soit sévèrement, très sévèrement punis, en cas de non respect. Pour moi, avec des amendes colossales qui les dissuadent de recommencer.

Et c'est là encore que cette journaliste ne fait pas son travail. On est même dans la faute professionnelle, grave à mon avis. Car la situation aux USA et en Europe n'est pas comparable. Par exemple, la France a interdit le tabac et la vape aux mineurs. Aussi si on observe en France que des adolescents commencent la vape puis passent au tabac, c'est qu'il y a deux professionnels qui n'ont pas fait leur boulot. Deux professionnels qu'il convient de punir sévèrement.
Si la loi française est respectée, il ne doit pas y avoir d'effet passerelle en France. Point. Ce n'est donc pas utile de faire des études scientifiques là dessus. Uniquement envoyer des flics et des inspecteurs pour que les professionnels expliquent.
D'ailleurs les études françaises réalisées sur ce thème, comme celles de Paris Sans Tabac du Pr Dautzenberg, ne démontrent pas d'effet passerelle. Etude d'autant plus intéressante car, même si notre journaliste de pacotille annonce que ceux qui disent du bien de la vape sont des vendus aux cigarettiers, le Pr Dautzenberg croyait à l'effet passerelle. Il a été de ceux qui ont demandé l'interdiction de la vape aux mineurs. On ne peut donc pas affirmer que les résultats de ces études sont venus affirmer sa position originelle.

Aux USA, par contre, il faudrait voir Etat par Etat, mais il me semble que l'interdiction de vente aux mineurs ne soit pas la règle (mais cette affirmation est à vérifier). Du coup, ben oui, des mineurs peuvent commencent par la vape avant d'en venir au tabac. Rien de bien surprenant.

Sinon, soigne bien ta crève !