[ARTICLE 08/09/14] Bastamag : La cigarette électronique, alternative inoffensive ou nouveau produit dangereux ?

Le site Bastamag, que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam, a publié un article assez fouillé sur la vape. C'est à découvrir ici.
A la première lecture, je me suis dit que c'était riche et documenté. Et puis, en le relisant plusieurs fois, je me suis rendu compte qu'il y avait des conneries et surtout, des tournures qui pouvaient laisser penser que l'article n'est peut-être pas aussi neutre que cela. Je reprends donc certaines affirmations soit fausses, soit relevant de l'opinion que le journaliste tente de faire passer pour une vérité révélée. Et, comme ce dernier doute du fait que les vapoteurs soient indépendants, qu'il sache que j'en ai autant à son service Malgré des abords de neutralité et d'analyse, c'est quand même à mon avis très orienté.

Néanmoins l'ensemble, s'il ne doit pas être pris pour parole d'évangile, aborde des points intéressants.

Explications :

« Importée en France à partir de 2010 [...]»

Faux. Les premiers relais d’utilisateurs ont commencé à se mettre en place en 2008, comme les premiers blogs sur le sujet et les premiers forums. Par exemple, le forum ecigarette-public.com date de 2008. Les premières boutiques "on line " françaises doivent dater de 2007 voire 2008. Je suis donc affirmatif : 2010 est une date erronée.
Première phrase, première connerie. Cela part mal.

« Pourtant, relève un rapport de l’Office français de prévention du tabagisme (OFT), le propylène glycol, irritant à très forte dose, est également « suspecté d’être toxique à long terme par inhalation ». »

Effectivement, le rapport de l’OFT indique bien cela. Curieusement, j’avais totalement zappé cette affirmation. Pourtant, à ma connaissance, aucune étude ne vient démontrée une dangerosité quelconque d’une inhalation à long terme du propylène glycol, ni même d’une pureté irréprochable d'ailleurs. Nous ne connaissons pas les effets du propylène glycol inhalé sur une longue période. Mais le fait de ne pas savoir n’est pas suffisant pour suspecter. Ou alors, si on suspecte, c’est que l’on cherche un coupable, comme toute bonne enquête policière.  
Donc, s’il y a des suspicions, où est l’étude qui a mis en lumière une quelconque toxicité à long terme ? Sur quelles données suspecte-t-on ?
Curieux encore : il me semble que le Pr Dautzenberg ne parle pas de cette suspicion dans ces très nombreuses interviews, non ?
Ici, le journaliste reprend un travail de scientifiques, il n’est donc pas spécialement en cause. Même s'il a été la chercher loin cette affirmation sur le propylène.

« une mobilisation d’utilisateurs dont la spontanéité comme l’indépendance doivent être considérés avec prudence »

Et pourquoi les utilisateurs ne pourraient pas prendre à bras le corps leur destin et ne pas se mobiliser pour des causes ? Pourquoi faudrait-il douter de leur indépendance et de leur spontanéité ?
Je vous laisse juger par vous-mêmes sinon je vais m'énerver .
En tout cas, une belle insulte lancée à la face des vapoteurs !

« ces derniers (note de Franck : les médecins) : réagissent alors à l’intention européenne d’un contrôle renforcé sur la commercialisation du produit »

C’est faux et c’est même insultant pour ces praticiens de laisser sous-entendre que ces médecins s’élèveraient contre des contrôles renforcés. L’appel des 10 médecins d’octobre 2013, suivi par l’appel des 100 médecins en novembre 2013, demandait juste de ne pas classer la vape comme un médicament, mais, dans le même temps, demandait que les recherches sur cette méthode continuent. Certains d’entre eux pensent qu’il ne faut pas freiner la vape par des interdictions ou limitations, cela ne veut en aucun dire qu’ils ne veulent pas entendre parler d’un contrôle des produits qui seraient mis sur le marché.
Cette demande de ces praticiens de plus de recherches rejoint d’ailleurs celle de l’AIDUCE.

« ce dernier (note de Franck : un docteur) réfute les conclusions trop rapides, généralement basées sur de simples témoignages [5], élevant l’e-cigarette au rang de remède miracle contre la dépendance tabagique ». L’article ajoute en bas de page :

« Un sondage qui demanderait à des vapoteurs s’ils ont cessé d’utiliser la cigarette ne serait pas probant. Cela pour de nombreuses raisons, par exemple le fait que s’ils sont devenus vapoteurs, c’est parce qu’ils voulaient quitter le tabac. Et si ce sondage est réalisé à partir d’un site web qui sollicite des témoignages en ce sens, les biais sont tellement forts que les résultats sont sans valeur. »

Sur le forum, nous avons effectivement des sondages de même genre. Bien entendu, nous n’avons jamais prétendu qu’ils ont une quelconque valeur scientifique. D’abord ne participent que ceux qui veulent et surtout, les membres qui reprennent le tabac ne reviennent pas toujours remettre à jour le sondage. A mon grand regret.
Le forum, et pas que lui d’ailleurs, ne prétend pas que la vape soit une méthode miracle. Simplement, nous recueillons effectivement des témoignages. Et ces témoignages, n’en déplaisent aux partisans des méthodes scientifiques, ont de la valeur. Ils indiquent que l’on peut arrêter le tabac avec la vape. Certains sont mêmes venus dire qu’ils ont arrêté la vape. Bien entendu, ces témoignages ne sont pas suffisants pour établir des statistiques et des pourcentages, mais ils sont suffisamment probants pour dire que la vape peut fonctionner et peut donner des résultats. A moi que le retour de citoyens ne soit pas suffisants pour les croire.

Pour finir, j’ai beaucoup aimé cette citation du Pr Dautzenberg (qui est décidément partout dès que l’on cause vape) :
« Normalement, un expert dispose de données quand il doit se décider, mais là, ils doivent légiférer sans données sur les risques de l’e-cigarette, donc en faisant des paris. »

Hé bien, s’il n’y a pas de données sur les risques d’e-cigarette (tiens, où est passée la suspicion de toxicité du propylène de son rapport ?), c’est qu’il n’y a peut-être pas besoin de légiférer à outrance, non ?

Pour finir, l'auteur a oublié un truc important dans son analyse. La vape est apparue et s'est développé par le fait des utilisateurs eux-mêmes. La plupart des spécialistes l'admettent : ce sont les fumeurs qui se sont emparés de phénomène, sans qu'on ne leur demande rien (en les déconseillant plutôt), sans qu'ils ne subissent de campagnes marketing assourdissantes. Mais il est vrai qu'admettre cela remet en cause la phrase citée plus haut qui sous entend que l'on ne serait pas indépendant, donc pas capable de réfléchir par nous-mêmes et faire nos propres choix. Il vaut mieux avoir passé ce fait sous silence.

Bonne lecture et bonne vape  

Quelques contradictions, en effet... Difficile de parler d'un phénomène que l'on appréhende pas. Et je ne pense pas être à la botte d'atmomixani ou de joyetech...

J'ai pas tout lu, je suis arreté au port du masque pour vapoter , merci Franck

Hum… Pas convaincu par leur discours et encore moins par les crédits du site. Je vous laisse "Googeuliser" par vous même, mais ça sent l'altermondialiste à plein nez.

Par respect des convenances, je garderai pour moi ce que m'inspire cette frange de la population.  

P.S. un petit indice malgré tout : quand on se prétend à la fois journaliste (impartial) et militant/engagé… Y a forcément un "loup" quelque part.

My2¢

Quid de la spontanéité et de l'indépendance des auteurs de la directive sur les produits du tabac, quand ils décident s'y inclure nos VPs ?

... pour ma part, ma démarche de m'aider de la vape pour diminuer et arrêter le tabac, et mon avis de partager cette expérience avec d'autres me semble parfaitement spontanée et indépendante, merci.
Non mais.