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Et pendant que le législateur s'occupe de la cigarette électronique, l'industrie du tabac... s'adapte
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Et pendant que le législateur s'occupe de la cigarette électronique, l'industrie du tabac... s'adapte
Penser c'est savoir dire oui ou non de façon inconditionnelle
Et c'est un acte dont le rouage est à l'intérieur de chacun.
NON à la reglementation de l'Ecig en pharmacie !!
Un article:
http://www.atlantico.fr/decryptage/et-pendant-que-legislateur-occupe-cigarette-electronique-industrie-tabac-adapte-gerard-dubois-856146.html
Et pendant que le législateur s'occupe de la cigarette électronique, l'industrie du tabac... s'adapte
Atlantico : Les industriels du tabac peuvent-ils rivaliser avec la cigarette électronique en lançant une guerre des prix ?
Gérard Dubois : Pour l’instant, la cigarette électronique demeure non taxée donc une bataille sur les prix parait peu probable. Pourtant, les industriels du tabac possèdent des marges de manœuvre certaines sur le prix des cigarettes traditionnelles, notamment grâce à la complexité effarante de la taxation sur le tabac qui permet à Bercy et aux industriels de faire leurs affaires entre eux. En France, la taxation repose majoritairement sur le mode proportionnel, ce qui rend l’Etat dépendant de l’industrie. Cette situation pose problème alors même que la France a signé un traité international contraignant, la convention cadre de lutte anti-tabac, dont l’article 5.3 interdit les contacts entre gouvernements et l’industrie du tabac !
En revanche, ils peuvent venir en concurrence directe sur ces produits-là en rachetant des marques de cigarette électroniques ou en lançant leurs propres produits électroniques. Une part de marché est peut-être en train de leur échapper. Mais si l’usage de la cigarette électronique se développe de manière extrêmement rapide, il est encore trop tôt pour dire si elle supplantera un jour la consommation de cigarettes traditionnelles. D’autant que la e-cigarette profite sans doute actuellement d’un effet de mode, dont on ne sait pas s’il débouchera sur un sentiment de déception et de rejet d’une certaine partie de la clientèle.
Les industriels du tabac ont-ils les moyens de faire main basse sur le marché de l’e-cigarette grâce à des prises de participation dans ces sociétés ?
D’abord, il est amusant de constater que, pour une fois, l’industrie du tabac n’est pas à l’origine de ce produit alternatif. Mais en revanche, si le marché de la cigarette électronique reste tel qu’il est aujourd’hui, il est évident qu’elle pourra faire main basse dessus. L’industrie du tabac détient largement les moyens financiers nécessaires pour récupérer ce phénomène. Et beaucoup plus vite qu’on ne le croit. Elle a d’ailleurs commencé à le faire : tous les grands industriels du tabac, Philip Morris aux Etats-Unis, Japan Tobacco et British American Tobacco, ont déjà acheté une ou plusieurs marques de cigarettes électroniques. Pire, ces produits leur permettent de recommencer à faire de la publicité en contournant l’interdiction qui date du début des années 1970 aux USA. Philip Morris a par exemple démarré de telles campagnes de pub aux Etats-Unis.
Est-il encore temps pour eux de développer leurs propres produits où leur retard technologique est-il trop important ?
Non, il n’est pas trop tard. Les cigarettes électroniques n’exigent pas une technologie très avancée. L’un des problèmes qu’elle soulève est la qualité des produits dans la durée et l’exactitude des dosages indiqués par les vendeurs. L’argument développé par les industriels du tabac pourrait consister à vanter leur sérieux à vendre des produits conformes aux normes. Ils s’érigeraient ainsi comme les garants de la qualité de ces produits, venant en quelque sorte au secours des consommateurs, un comble !
Gérard Dubois est professeur de santé publique à la faculté de médecine d'Amiens. Il est le co-auteur du rapport des "Cinq sages" au ministre des Affaires sociales sur la Santé Publique à l'origine de la loi Evin.
Le 8 octobre prochain, le Parlement européen devrait voter une directive règlementant les cigarettes électroniques comme des produits médicaux. En Europe, 7 millions de personnes seraient déjà adeptes du « vapotage » tandis qu’aux Etats-Unis, les ventes de "e-cigarettes" pourraient tripler cette année et leur consommation dépasser celles des cigarettes ordinaires d’ici 10 ans, selon des chiffre de la banque Wells Fargo. Pour lutter contre cette tendance, la contre-attaque de l’industrie du tabac s’organise.
Quelles sont les pistes d’innovation recherchées par les géants du tabac ? D’autres produits alternatifs moins toxiques pourraient-ils voir le jour prochainement ?
Cela fait des années que l’industrie du tabac recherche des produits pour remplacer la cigarette tout en continuant à faire porter à ces substituts le nom de ses marques. Nombre d’entre eux, pastilles, comprimés, tabac à priser ont été testés sur le marché américain. Mais la plupart ont été des échecs, au contraire de la cigarette électronique.
Les recherches portent aujourd’hui sur des inhalateurs ou des appareils qui chauffent le tabac au lieu de le brûler. Certains inhalateur sont déjà été utilisés sous forme pharmacologique. Mais en fait le nom est trompeur car ils fonctionnent avec une espèce de fume-cigarette et passent par les muqueuses buccales en raison de la solubilité de la nicotine. Il existe aussi des sprays. Les recherches des industriels pourraient donc porter sur la possibilité d’augmenter ces doses, ce qui ferait ressembler ce produit à la cigarette électronique.
Dans quel sens pourraient évoluer les nouvelles législations dont dépendent les recherches des industriels ?
Une des questions qui se pose est celle de la distribution des cigarettes électroniques. Doit-on faciliter leur utilisation ou les orienter dans des circuits spécifiques et contrôlés ? Bruxelles semble préférer cette dernière voie même si sa forme n’est pas encore connue. L’application de ce texte devrait de toute façon être différente selon les pays.
L’industrie du tabac est à l’affut des évolutions possibles de la législation afin de pouvoir s’adapter le moment voulu. Elle a organisé un lobby forcené pour empêcher le passage de cette directive, en tentant de reporter son vote après l’élection européenne. On sait notamment que Philip Morris a utilisé plus de 160 lobbyistes pour faire la peau à ce texte.
Autre interrogation : qu’adviendra-t-il des agents aromatisant qui ont été interdits pour les cigarettes traditionnelles mais sont apparemment largement utilisés dans les cigarettes électronique pour séduire les jeunes et les femmes ?
Propos recueillis par Pierre Havez
Et c'est un acte dont le rouage est à l'intérieur de chacun.
NON à la reglementation de l'Ecig en pharmacie !!
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http://www.atlantico.fr/decryptage/et-pendant-que-legislateur-occupe-cigarette-electronique-industrie-tabac-adapte-gerard-dubois-856146.html
Et pendant que le législateur s'occupe de la cigarette électronique, l'industrie du tabac... s'adapte
Atlantico : Les industriels du tabac peuvent-ils rivaliser avec la cigarette électronique en lançant une guerre des prix ?
Gérard Dubois : Pour l’instant, la cigarette électronique demeure non taxée donc une bataille sur les prix parait peu probable. Pourtant, les industriels du tabac possèdent des marges de manœuvre certaines sur le prix des cigarettes traditionnelles, notamment grâce à la complexité effarante de la taxation sur le tabac qui permet à Bercy et aux industriels de faire leurs affaires entre eux. En France, la taxation repose majoritairement sur le mode proportionnel, ce qui rend l’Etat dépendant de l’industrie. Cette situation pose problème alors même que la France a signé un traité international contraignant, la convention cadre de lutte anti-tabac, dont l’article 5.3 interdit les contacts entre gouvernements et l’industrie du tabac !
En revanche, ils peuvent venir en concurrence directe sur ces produits-là en rachetant des marques de cigarette électroniques ou en lançant leurs propres produits électroniques. Une part de marché est peut-être en train de leur échapper. Mais si l’usage de la cigarette électronique se développe de manière extrêmement rapide, il est encore trop tôt pour dire si elle supplantera un jour la consommation de cigarettes traditionnelles. D’autant que la e-cigarette profite sans doute actuellement d’un effet de mode, dont on ne sait pas s’il débouchera sur un sentiment de déception et de rejet d’une certaine partie de la clientèle.
Les industriels du tabac ont-ils les moyens de faire main basse sur le marché de l’e-cigarette grâce à des prises de participation dans ces sociétés ?
D’abord, il est amusant de constater que, pour une fois, l’industrie du tabac n’est pas à l’origine de ce produit alternatif. Mais en revanche, si le marché de la cigarette électronique reste tel qu’il est aujourd’hui, il est évident qu’elle pourra faire main basse dessus. L’industrie du tabac détient largement les moyens financiers nécessaires pour récupérer ce phénomène. Et beaucoup plus vite qu’on ne le croit. Elle a d’ailleurs commencé à le faire : tous les grands industriels du tabac, Philip Morris aux Etats-Unis, Japan Tobacco et British American Tobacco, ont déjà acheté une ou plusieurs marques de cigarettes électroniques. Pire, ces produits leur permettent de recommencer à faire de la publicité en contournant l’interdiction qui date du début des années 1970 aux USA. Philip Morris a par exemple démarré de telles campagnes de pub aux Etats-Unis.
Est-il encore temps pour eux de développer leurs propres produits où leur retard technologique est-il trop important ?
Non, il n’est pas trop tard. Les cigarettes électroniques n’exigent pas une technologie très avancée. L’un des problèmes qu’elle soulève est la qualité des produits dans la durée et l’exactitude des dosages indiqués par les vendeurs. L’argument développé par les industriels du tabac pourrait consister à vanter leur sérieux à vendre des produits conformes aux normes. Ils s’érigeraient ainsi comme les garants de la qualité de ces produits, venant en quelque sorte au secours des consommateurs, un comble !
Gérard Dubois est professeur de santé publique à la faculté de médecine d'Amiens. Il est le co-auteur du rapport des "Cinq sages" au ministre des Affaires sociales sur la Santé Publique à l'origine de la loi Evin.
Le 8 octobre prochain, le Parlement européen devrait voter une directive règlementant les cigarettes électroniques comme des produits médicaux. En Europe, 7 millions de personnes seraient déjà adeptes du « vapotage » tandis qu’aux Etats-Unis, les ventes de "e-cigarettes" pourraient tripler cette année et leur consommation dépasser celles des cigarettes ordinaires d’ici 10 ans, selon des chiffre de la banque Wells Fargo. Pour lutter contre cette tendance, la contre-attaque de l’industrie du tabac s’organise.
Quelles sont les pistes d’innovation recherchées par les géants du tabac ? D’autres produits alternatifs moins toxiques pourraient-ils voir le jour prochainement ?
Cela fait des années que l’industrie du tabac recherche des produits pour remplacer la cigarette tout en continuant à faire porter à ces substituts le nom de ses marques. Nombre d’entre eux, pastilles, comprimés, tabac à priser ont été testés sur le marché américain. Mais la plupart ont été des échecs, au contraire de la cigarette électronique.
Les recherches portent aujourd’hui sur des inhalateurs ou des appareils qui chauffent le tabac au lieu de le brûler. Certains inhalateur sont déjà été utilisés sous forme pharmacologique. Mais en fait le nom est trompeur car ils fonctionnent avec une espèce de fume-cigarette et passent par les muqueuses buccales en raison de la solubilité de la nicotine. Il existe aussi des sprays. Les recherches des industriels pourraient donc porter sur la possibilité d’augmenter ces doses, ce qui ferait ressembler ce produit à la cigarette électronique.
Dans quel sens pourraient évoluer les nouvelles législations dont dépendent les recherches des industriels ?
Une des questions qui se pose est celle de la distribution des cigarettes électroniques. Doit-on faciliter leur utilisation ou les orienter dans des circuits spécifiques et contrôlés ? Bruxelles semble préférer cette dernière voie même si sa forme n’est pas encore connue. L’application de ce texte devrait de toute façon être différente selon les pays.
L’industrie du tabac est à l’affut des évolutions possibles de la législation afin de pouvoir s’adapter le moment voulu. Elle a organisé un lobby forcené pour empêcher le passage de cette directive, en tentant de reporter son vote après l’élection européenne. On sait notamment que Philip Morris a utilisé plus de 160 lobbyistes pour faire la peau à ce texte.
Autre interrogation : qu’adviendra-t-il des agents aromatisant qui ont été interdits pour les cigarettes traditionnelles mais sont apparemment largement utilisés dans les cigarettes électronique pour séduire les jeunes et les femmes ?
Propos recueillis par Pierre Havez
Invité- Invité
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