Des professionnels de la santé prennent position sur la vape : synthèse des différentes déclarations

Ils sont de plus en plus nombreux à donner leur avis sur la vape. Il s'agit souvent de professionnels de la santé dont beaucoup sont très engagés dans la tabacologie ou d'une manière générale les problèmes d'addiction. On trouve leur avis sur le forum mais souvent, ces déclarations sont disséminées un peu partout à travers maints sujets de discussion et ce n'est pas évident d'avoir un aperçu rapide de ce que ces professionnels disent ou pensent.
Je vous propose d'ouvrir un fil pour rassembler quelques unes de leurs déclarations, positives ou négatives, que ces professionnels soient francophones ou non.
Voici donc un premier post. En effet, les plus anciens d'entre vous constaterez qu'il manque encore pas mal de ces professionnels de la santé (Dr Farsalinos, Dr Borgne, etc) et donc que le travail n'est pas forcément exhaustif. Je rajouterai donc des déclarations au fur et à mesure mais, bien entendu, ce post doit être interactif, si vous constatez des manques injustifiables, si vous souhaitez participer, pas de souci : proposez !



« La cigarette électronique est toujours un gadget. Mais sans publicité tapageuse, uniquement par le bouche à oreille et les forums spontanés, elle est en passe de supplanter tous les autres moyens d’arrêter le tabac, sans faire courir de risque évident. Ce n’en fait pas pour autant un médicament, pas plus que des antidépresseurs comme le chocolat ou le café. Ses possibles propriétés antibactériennes et antivirales pourraient être étudiées et exploitées. Les inconvénients sont mineurs, se bornant à une irritation des voies respiratoires loin d’atteindre celle de la fumée de tabac, et à des problèmes de fuites de liquides ou de problèmes de batteries qu’une progression technique croissante devrait rendre exceptionnels. Le prix est déjà tout à fait compétitif par rapport aux cigarettes de tabac et devrait baisser, la concurrence aidant si le marché continue à croître. Il est peu probable que le combat d’arrière-garde que livrent ses détracteurs, puritains ou lobbyistes au service d’intérêts financiers arrive à bloquer son développement. Une liste des critères de qualité des composants et des ingrédients dangereux paraît nécessaire, avec un contrôle des services de répression des fraudes, sans pour autant passer par une médicalisation. La cigarette électronique a un bel avenir, et je le crois heureux pour la santé publique. »
Pr Robert MOLIMARD, pionnier de la tabacologie en France (L'avis intégral est à lire ici).


« Fumer, c’est un peu comme prendre l’autoroute à contresens. Vapoter, c’est rouler à 140 km/h au lieu de 130 km/h. »
Pr Bertrand DAUTZENBERG, pneumologue à l'Hôpital de la Salpêtrière de Paris, tabacologue et président la commission de normalisation AFNOR sur les cigarettes électroniques et e-liquides



« Toute alternative au tabac sauvera de nombreuses vies. La santé publique et la liberté des citoyens consommateurs doivent rester nos objectifs principaux. »
Jean François ETTER, Professeur de Santé publique à l'Université de Genève.



« Ce dont on est certain c’est que dans l’échelle des risques, la cigarette électronique est moins dangereuse que le tabac, l’alcool, les produits gras, les aliments sucrés. Un fumeur sur deux meurt des causes du tabac. »
Dr Philippe PRESLES, tabacologue.


"Certes, la cigarette électronique n’est pas une panacée, elle ne fonctionne pas chez tout le monde, mais le progrès qu’elle apporte dans la lutte contre le tabagisme dépasse tout ce que nous connaissions jusqu’ici."
Dr Dominique DUPAGNE, médecin généraliste et administrateur du forum atoute.org (avis complet à lire ici)


" [...] tous les jours où certains fumeurs pourraient déjà remplacer leur tabagisme par un comportement moins dangereux (snus ou cigarette électronique) coûtent des centaines de vies humaines de par le monde (environ 200 morts par jour en France). Tant que l’on ne dira pas la vérité aux fumeurs, qu’on leur fera croire que d’autres produits sont dangereux en les interdisant (c’est aussi le cas en Australie) alors qu’ils pourraient peut-être leur sauver la vie, le nombre de morts à cause du tabac ne fera qu’augmenter."
Jacques LE HOUEZEC, consultant en santé publique et spécialiste des questions de tabacologie   (lire l'intégralité ici).


« Des experts reconnus dans le champ de la lutte contre le tabagisme de santé publique recommandent ainsi, dans ce rapport publié le mercredi 19 août, d’avoir recours autant que nécessaire, au levier que constitue la cigarette électronique – et donner aux médecins généralistes la possibilité de la prescrire pour lutter contre l’addiction au tabac. Ne plus la conseiller du bout des lèvres mais regarder la réalité en face et tout faire pour ne plus consommer-inhaler fumées et goudrons. »
Dr Jean-Yves NAU, docteur et journaliste. (texte intégral)


« On s'aperçoit que grâce à cet appareil, les consommateurs arrivent à sortir du tabagisme. Or, certaines personnes sont toujours méfiantes. Il faut le dire et le répéter : la cigarette électronique n'est pas dangereuse.[…] La nicotine, aux doses utilisées, n'est pas dangereuse, c'est juste un stimulant. Mais surtout, avec la cigarette électronique, pas de monoxyde de carbone, qui bouche les artères, provoque des AVC et des infarctus, pas de composants cancérigènes, pas d'irritants, et une faible température qui évite ainsi les broncho-pneumopathies chroniques obstructives ! "
Dr ROUZAUD, Président de Tabac et Liberté. (lire ici).


« La cigarette électronique est incomparablement moins toxique que le tabac, il n’y a pas photo! Et elle s’intègre bien à la nouvelle politique de réduction des risques que je soutiens : il ne s’agit plus de prôner à toute force l’abstinence, mais de chercher à améliorer la santé des patients. L’objectif est de parvenir à une vie meilleure ; si cela passe par l’arrêt du produit, très bien, mais le patient doit avoir son mot à dire.
L’usager de l’e-cigarette est acteur du processus. Il choisit de la prendre ou pas, il gère. Cela ne sert à rien d’effrayer les patients, de leur ordonner d’arrêter. Être très dirigiste est inefficace. Le patient doit changer de com-portement. C’est compliqué et impossible à prescrire. Je privilégie l’autonomie du patient, je travaille avec lui pour l’aider à puiser dans ses propres ressources. »
Dr LIGUINE, addictologue (cf. l'article)


« La médecine se fonde sur des preuves fournies par des études. Or ce produit est arrivé en France depuis environ cinq ans, et son utilisation connaît une explosion depuis environ deux ans. On ne dit pas que c’est dangereux, on se pose des questions. On s’interroge par exemple sur les conséquences du fait d’inhaler du propylène glycol ou du glycérol pendant des années.[…] L’e-cigarette, c’est le Canada Dry de la cigarette. Or, je ne suis pas sûr que tous les gamins qui buvaient du Canada Dry consomment aujourd’hui de l’alcool. »
Dr MATHERN, pneumologue-tabacologue, secrétaire général de la Société française de tabacologie et président de l’Institut Rhône-Alpes de tabacologie (cf. ici).


Terminons par un extrait de l’appel des 100 médecins lancé à la ministre de la Santé en 2013, appel coordonné par le Dr PRESLES :

« Les principaux poisons produits par la combustion du tabac et contenu dans sa fumée sont le monoxyde de carbone ou CO responsable d’infarctus du myocarde et d’attaques cérébrales, les goudrons cancérigènes, et les particules fines aboutissant à des bronchites chroniques obstructives. Les dangers de la cigarette électroniques sont infiniment moindres que ceux du tabac. […] La cigarette électronique peut être conseillée à tout fumeur désireux d’arrêter de fumer […]. Nous recommandons que les recherches visant à améliorer les e-cigarettes et leurs e-liquides continuent activement, de manière à pouvoir contenter un nombre toujours plus important de fumeurs et les aider efficacement au sevrage du tabac. Dans ce but nous soutenons la position des autorités françaises de ne pas faire de la e-cigarette un médicament exclusif, de manière à laisser la recherche ouverte à tous les industriels potentiellement concernés par la sécurité et l’efficacité de ce produit.»
à lire ici)

Ahhh... Merci Franck !
Tout au même endroit , c'est bien mieux !!!

Merci Franck, un post précieux auquel on pourra se référer à loisir

Franck a écrit:

« Fumer, c’est un peu comme prendre l’autoroute à contresens. Vapoter, c’est rouler à 140 km/h au lieu de 130 km/h. »
Pr Bertrand DAUTZENBERG, pneumologue à l'Hôpital de la Salpêtrière de Paris, tabacologue et président la commission de normalisation AFNOR sur les cigarettes électroniques et e-liquides

L'image est très parlante. Merci Franck d'avoir regroupé tous ces messages ici.

merci pour ces commentaires encourageants    

L'idée m'est venue car quelqu'un de mon entourage m'a dit que le corps médical serait très réservé sur la vape. Il aurait lu cela dans des articles. En fait, il a lu des articles répercutant des propos de l'OMS (qu'il va aussi falloir que j'intègre histoire d'avoir le "pour" et le "contre") et dernièrement de la DGCCRF (la fameuse étude). Il a donc conclu que pour les médecins, c'était dangereux et à éviter.

@ Amélia :

L'image est très parlante.

Je pense aussi qu'à l'aune de nos connaissances actuelles, c'est une excellente image.

On nous dit qu'il peut y avoir un risque à vaper. Peut-être.
Sauf que, quand bien même on tente d'avoir la vie la plus saine possible (manger sainement, faire des activités physiques, etc), c'est à dire que l'on roule à 130 km/h pour reprendre cette image, il n'est pas dit que l'on n'aura rien. On peut malheureusement tomber malade, avoir des accidents, choper un cancer. Bien évidemment, le fait d'éviter tous les domaines risqués diminue sensiblement les risques mais ces derniers ne tombent pas à zéro non plus.
Vivre, c'est risqué. On a trop tendance à l'oublier.
Fumer,  c'est rouler à contresens. D'après les chiffres des "experts", toujours à prendre avec des pincettes, le tabac tue chaque année 1 million de fumeurs dans le monde, environ 75 000 en France, et un fumeur sur deux y passera. Il n'y a pas besoin de sortir de Saint Cyr pour constater que les risques encourus sont sans commune mesure par rapport aux risques encourus par ceux qui tentent d'avoir la vie la plus saine possible. On joue sa vie à la roulette russe.
Vaper c'est rouler à 140 km/h. Il y a donc probablement une augmentation des risques par rapport à quelqu'un qui ne fumerait pas et ne vaperait pas. Encore que, aujourd'hui, personne n'est en mesure de définir précisément cette possible augmentation des risques si elle existe. Cependant, par rapport au tabac, il n'y aurait pas photo non plus comme le dit le Dr Liguine

Merci Franck pour cette synthèse.
Très pratique d'avoir tout dans le même post, ça évite des recherches parfois fastidieuses.

Franck a écrit:
Fumer,  c'est rouler à contresens. D'après les chiffres des "experts", toujours à prendre avec des pincettes, le tabac tue chaque année 1 million de fumeurs dans le monde, environ 75 000 en France, et un fumeur sur deux y passera. Il n'y a pas besoin de sortir de Saint Cyr pour constater que les risques encourus sont sans commune mesure par rapport à ceux qui tentent d'avoir la vie la plus saine possible. On joue sa vie à la roulette russe.

A la roulette russe, tu as 5 chances sur 6 de survivre. Avec le tabac, 1 chance sur deux. Je me mets à la roulette russe...

Des envies de suicide, Amelia ?
Attention, ça peut marcher au premier coup...

Merci pour cette synthèse Franck !!!

Un sujet à suivre et alimenter ....

Pashmina a écrit:Des envies de suicide, Amelia ?
Attention, ça peut marcher au premier coup...

Moins de risque qu'avec le tabac, et beaucoup plus rapide... Cela dit, je préfère continuer à profiter de la vie !

Merci Franck..........

Quel dommage que ce ne soit pas ces témoignages qui fassent la une dans les médias !!!!!

Amélia a écrit:

Pashmina a écrit:Des envies de suicide, Amelia ?
Attention, ça peut marcher au premier coup...

Moins de risque qu'avec le tabac, et beaucoup plus rapide... Cela dit, je préfère continuer à profiter de la vie !

Non, parce qu'au deuxième tour on met deux balles. Trois au troisième tour, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un joueur sur les deux.
Donc 50% de chance d'y rester. Exactement comme avec le tabac. Mais je t'accorde que c'est plus rapide et moins douloureux.
Et si tu as de la chance, contrairement au tabac, ça peut rapporter gros.

super synthèse merci