[ARTICLE 21/06/19] vapingpost.fr : trois industriels de la vape française interpellent les pouvoirs publics

Vapingpost nous a annoncé il y a quelques jours ici que trois fabricants de liquides français ont publié un communiqué histoire d'interpeller les pouvoirs publics. Ces trois fabricants sont Gaiatrend (alfaliquid), Vincent Dans les Vapes (ou VDLV pour les intimes) et D'lice. Certainement les trois plus gros vendeurs en France et trois des 4 fabricants à avoir obtenu la certification AFNOR qui permet aux utilisateurs d'avoir des liquides les mieux réalisés possibles.
Et bien justement, parce que ce sont certainement les plus gros vendeurs et qu'ils ont obtenu le précieux sésame de la certification qui a dû leur coûter un bras, ils comptent bien en profiter :

"Dans un contexte de méfiance généralisée, la question qui est posée aujourd’hui est celle de la place de la cigarette électronique dans la politique salutaire de lutte contre le tabagisme. Nous, professionnels de la filière vape, sommes prêts à nous engager aux côtés des pouvoirs publics pour travailler à une structuration de la filière de la vape afin de garantir un niveau de qualité des produits reconnus par tous. En effet, c’est en garantissant aux vapoteurs une information fiable et l’utilisation de produits sûrs et de qualité que la vape deviendra un acteur légitime dans la lutte contre le tabac. Actuellement, plus de 200 entreprises françaises composent ce secteur – fabricants de liquides et de matériels distribués dans plus de 2 900 boutiques spécialisées – qui est encore récent. Des progrès importants ont été accomplis en matière de normalisation et de qualité des e-liquides pour rendre leur utilisation sécurisée. Nous pouvons aller plus loin encore dans la certification. Pour les industriels de la filière vape, c’est un moyen privilégié de répondre aux exigences européennes et françaises de qualité et de sécurité. La certification des e-liquides (“e-liquide certifié par AFNOR certification”, au regard la norme française sur les liquides XP D90-300 partie 2) vise à favoriser la production de bons produits, rassurer les utilisateurs et soutenir la croissance de ce marché en France."

Et c'est là qu'on peut s'interroger : "nous engager aux côtés des pouvoirs publics pour travailler à une structuration de la filière de la vape afin de garantir un niveau de qualité des produits reconnus par tous" et "Nous pouvons aller plus loin encore dans la certification.", qu'est-ce que cela veut dire ? Que faut-il comprendre ?
Veulent-ils dire qu'il faut durcir les normes AFNOR afin que les liquides sont encore plus sains ? Ou, que l'Etat a tout intérêt à mettre en avant d'une manière ou d'une autre ces liquides certifiés sans pour autant interdire les autres. Ou encore qu'il faut imposer ces normes à tous les fabricants ?

Je me trompe peut-être (et votre avis m'intéresse) mais la tournure du paragraphe mais laisse plutôt envisager le deuxième cas de figure. La mention des 200 entreprises françaises puis celle de la normalisation semble laisser entendre que sur les 200, peu sont certifiés, alors que les "4 fantastiques" l'ont fait, eux, et très certainement à coup de dizaines voire de centaines de milliers d'euros !
La dernière phrase va aussi dans ce sens : des liquides certifiés, c'est bon pour les utilisateurs, cela favorise les bons produits donc, sous-entendu : les produits non certifiés ne le sont pas.

Mais peut-être suis-je trop critique ? Et vous, qu'en pensez-vous ?

En tout cas, ces 3 fabricants (curieusement The Fuu qui a aussi des gammes aux normes AFNOR n'a pas signé la tribune), veulent jouer un rôle majeur et c'est clair comme de l'eau de roche. Vont-ils être entendus ? Vont-ils réussir à imposer une généralisation de la norme (si mon hypothèse est la bonne) ? Cela va-t-il éliminer nombre de fabricants n'ayant pas les moyens de suivre financièrement ? Est-ce une bonne chose ?

Bonne lecture et bonne vape !

perso je ne vois qu'une seule démarche, la même que celle d'Altersmoke en Belgique, virer tout les concurrents ...

maintenant qu'on le fasse légalement en s'appuyant sur des lois stupides voir iniques n'est pas une excuse

Tant que la vape ne sera pas reconnue comme substitution à la cigarette cette demande (très intéressée) restera sans effet.

@charlly :

perso je ne vois qu'une seule démarche, la même que celle d'Altersmoke en Belgique, virer tout les concurrents ...

J'interviens juste pour préciser ce que tu dis à celles et ceux qui auraient raté un épisode, hormis les belges du forum qui sont certainement au jus Altersmoke en Belgique a entrepris une démarche juridique fin 2018 pour interdire au site français lepetitvapoteur de vendre en ligne à des vapoteurs belges pour cause de "concurrence déloyale". Pour Altersmoke, lepetitvapoteur ne respectait pas certaines dispositions rendues obligatoires par l'arrêté royal. La justice belge a donné raison à Altersmoke.
La même mésaventure est arrivée il y a quelques semaines au site français arsenevalentin qui a déclaré ne plus pouvoir vendre en Belgique.

@copiercoller :

Tant que la vape ne sera pas reconnue comme substitution à la cigarette cette demande (très intéressée) restera sans effet.

C'est une possibilité. Ceci dit, c'est quand même une façon pour ces fabricants de se positionner, de prendre date, tout en se faisant de la publicité au passage, pour celles et ceux qui seraient intéressés par des liquides un peu plus contrôlés que les autres.
Ensuite, les normes AFNOR sur les produits de la vape ont, il me semble, été lancées avec l'autorisation de l'Etat. Mais c'est un point à vérifier. Je me trompe peut-être mais il m'avait semblé que le Pr Dautzenberg avait demandé la création d'un groupe de travail sur ces normes aux organismes de l'Etat responsables de la vape (DGCCRF et/ou ANSM). Ainsi, les normes AFNOR sur la vape sont devenues des normes françaises. Enfin, les normes AFNOR ne concernent pas que les produits de sevrage tabagique mais peuvent concerner tous types de produits. Si, dans la vape, elles ne sont pas d'application obligatoire, cela peut le devenir.

Ils veulent un système oligarchique ..  


Même dans la vape les fabricants ce font la guerre, jusqu'où iront-ils...

Ce que je remarque, au passage, c’est que 2 des 4 marques sont en vente chez mon ancien buraliste:

- Alfaliquid
- D’Lice

Peut-être les 2 autres chez d’autres buralistes?

On veut former les buralistes à des actions de santé, mais pas les boutiques...

https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/180702-pnlt_def.pdf

« Action n°22 : Renforcer le contenu « santé publique » de la formation des buralistes
    Enjeux
Il est nécessaire de soutenir la reconversion de buralistes en réaffirmant leur rôle en tant qu’acteurs de santé publique, tel que cela a été acté dans le dernier protocole signé entre l’administration et les buralistes.
Dans ce contexte, la formation initiale et continue des buralistes peut jouer un rôle majeur d’appui à l’appréhension pleine et entière par les buralistes de leurs responsabilités quant à la santé de leurs concitoyens.
La formation professionnelle initiale et continue des buralistes est assurée par des opérateurs agréés par la DGDDI. Ceux-ci devront systématiquement intégrer dans leurs sessions le support de formation « santé publique ».
Actions
Renforcer, au sein de la formation initiale et continue des buralistes, les aspects de santé publique.
Elaborer un support de formation et d’information sur les questions de santé publique. Ce module intégrera notamment, des cas pratiques sur la manière de refuser de vendre à un mineur et de demander à un client de ne pas fumer dans le débit. »

Peut-être un lien?

Sur le site de la H.A.S., on peut lire:

https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1714809/fr/sevrage-tabagique-des-outils-pour-reperer-et-accompagner-les-patients

« À l’heure actuelle, il n’est pas possible de recommander les cigarettes électroniques dans le sevrage tabagique en raison de l’insuffisance de données sur leur efficacité et leur innocuité à long terme.
Si un fumeur refuse les moyens de substitution nicotinique recommandés et choisit d’utiliser la cigarette électronique, il sera informé qu’elle n’est pas un traitement actuellement validé, mais que les substances qu’elle contient sont supposées moins dangereuses que celles contenues dans le tabac. Son utilisation ne sera pas déconseillée mais le patient sera accompagné dans sa démarche d’arrêt ou de réduction du tabagisme. »

Si la Haute Autorité de Santé dit que l’usage de la cigarette électronique ne sera pas déconseillée, c’est, je pense, un excellent point pour la vape, car il y a peu, elle n’aurait même pas mentionné cette hypothèse!

Reste à faire le ménage entre produits « acceptables » et « inacceptables »...  

Personnellement, je pense que ce ménage nous pend au nez... À suivre...

Cela correspond à l'économie dite "moderne" : les plus gros éliminent les plus petits par tous les moyens pour obtenir un quasi monopole en final.
Un des grands classiques pour y parvenir est de monter artificiellement les coûts d'accès au marché via des règles, des normes, des autorisations de mise sur le marché que seuls les très gros peuvent se payer et ainsi, les autres disparaissent naturellement : cqfd !

Perso, plus jamais d'achats chez ces crocodiles et vive le DIY !!!

Dernier point : ayant travaillé dans une vie précédente sur l'obtention d'une norme AFNOR, ben ... c'est comment dire ? ... je ne dirai rien car pourrai être attaqué par l'AFNOR pour dénonciation calomnieuse

@Chouki :

Ben oui, c'est la guerre. On est loin du monde des Bisounours du début de la vape où tout le monde se tutoyait, se faisait la bise. Mais il faut aussi comprendre des entreprises comme Gaïatrend ou VDLV. Ces entreprises emploient des dizaines de personnes. Elles ont investi des sommes importantes pour sécuriser au maximum la production. VDLV a même son labo personnel de contrôle et d'analyse des liquides et de la vapeur. Enfin elles ont dû investir bonbon dans la mise en place de ces normes. Je crois que pour VDLV, le premier certifiés, cela lui a pris quand même presque un an pour obtenir le sésame.
Ces fabricants veulent donc un retour sur investissement et elles souhaitent vendre.

D'un autre côté une génération des normes entraînerait la disparition de beaucoup de fabricants de liquide. Dans ce communiqué, 200 entreprises de fabrication sont identifiées, 80% doivent être des fabricants de liquide. Beaucoup de ces fabricants ne doivent pas avoir les moyens d'investir autant pour être aux normes. Si ces normes devaient être généralisées, il resterait 10/20 fabricants à tout casser et la certitude pour les 4 fabricants de rester quelques temps leaders sur le marché. Bref une diminution très forte du choix. Mais, en même temps, des liquides plus sûrs.

Il y a quelques années, lorsqu'il y a eu le scandale du diacetyle dans les liquides, VDLV était intervenu sur le forum pour expliquer que des fabricants français l'appelaient pour que ce dernier analyse leurs liquides car ils ne savaient pas si leurs liquides contenaient ou non du diacétyle. Cela fait peur quand même.

Après, en tant qu'utilisateur, cette diminution du choix ne me plaît pas, de plus ces normes AFNOR sont bien trop discrètes. Pour savoir ce qu'elles contiennent il faut payer (200 € pour la norme sur les liquides). Mais laisser des liquides sans contrôle régulier n'est pas non plus top.
Je serai plus partisan de l'obligation pour une entreprise de faire tester régulièrement par un labo indépendant leurs liquides (une fois par an par exemple) avec publication des résultats. Mais cette solution a peu de chances d'être retenue.

La norme AFNOR pour les arômes !
Je veux bien qu'on interdise le diacétyle par exemple, mais le reste des produits artificiels pour l'arôme est donc censé légitime par l'AFNOR pour passer et séjourner un peu dans les bronches, poumons ?

@copiercoller :

Tu trouveras ici des infos sur ce que contient la norme. Attention c'était il y a longtemps lorsque la norme a été publiée. Elle a pu évoluer depuis. Mais à 200 €, on ne va pas l'acheter tous les jours. C'est d'ailleurs un scandale qu'un citoyen doive payer pour savoir précisément ce que contient une norme !
Disons en tout cas que cette première mouture était intéressante et cadre pas mal les choses.

Si ces trois industriels se sont donnés la peine de pondre un communiqué histoire d'interpeller les pouvoirs publics , perso je ne vois qu'une seule et bonne raison , celle d'augmenter leur chiffre d'affaire respectif , quand à notre santé j'émet quelques doutes pour ca il y a le ministére de la santé mais c'est une autre histoire ...

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