Vapoter un "pod" rendrait encore plus dépendant à la nicotine

Voici encore une étude scientifique qui paraît un peu douteuse. Néanmoins, certaines informations méritent probablement d'être étudiées plus en avant afin de vérifier la validité des résultats obtenus.
Ensuite, l'étude est relayée sans critique, sans recul, sans analyse par le site ladepeche.fr.
Cette étude réalisée par deux équipes, une américaine et une sud-coréenne, est en fait une synthèse de 35 autres études scientifiques. Elle s'est intéressée spécifiquement aux systèmes à pods et principalement à leur utilisation par des "jeunes". Sous-entendu : des mineurs.
Voici le message principal :

"Une étude américaine a montré que les e-cigarettes compactes, comme celles de la marque très en vogue JUUL, pourraient entraîner une dépendance à la nicotine encore plus forte que les autres types de cigarettes électroniques et même que le tabac."

Donc le conditionnel est utilisé. On est sûr de rien. En fait, cette conclusion semble se dessiner suite à l'analyse d'1 seule étude, sur les 35 disséquées qui indique ceci :

"Ils ont noté que dans une des études analysées, le niveau d'exposition à la nicotine des adolescents vapoteurs de "pod" était plus élevé (245 ng/ml) que le niveau détecté chez les ados qui fumaient des cigarettes traditionnelles (155 ng/ml)."

C'est un point effectivement très intéressant qui peut toucher tous les utilisateurs de pods en réalité. Je n'ai pas pu lire l'étude exhaustive, il faut payer. Mais trois constatations :
- une seule étude a relayé ce fait et on ne sait pas sur quel produit elle a travaillé ;
- si c'est sur des pods qui contiennent quelquefois jusqu'à 60 mg/ml, soit 3 fois la dose autorisée dans l'UE, il est donc assez normal de penser que les utilisateurs s'envoyant joyeusement 60 mg/ml ne manquent pas de nicotine. N'oublions pas, ce que fait pourtant joyeusement ladepeche.fr, que dans beaucoup de pays, il n'y a pas de limite au taux de nicotine ;
- l'ingestion de la nicotine sous forme de fumée n'est pas la même chose que son ingestion sous forme de vapeur. La vapeur rend souvent l'inhalation de la nicotine moins prégnante. Il suffit de passer à la vape pour s'en rendre compte. Généralement, on vape plus pour retrouver plus ou moins inconsciemment le même niveau de nicotine. Donc ce résultat est à prendre avec prudence.

Enfin, je ne relèverai pas toutes les points litigieux dans l'article. Il y en a un paquet. Une m'a particulièrement agacé :

"Les chercheurs ont trouvé que bien que ces cigarettes électroniques contiennent une quantité moindre de substances toxiques par rapport aux cigarettes traditionnelles en tabac, il n'y a pas de preuves que ces cigarettes électroniques soient moins néfastes pour les jeunes utilisateurs."

Notez que l'on parle ici des "jeunes utilisateurs". Cependant, on peut se demander où est la science dans cette brillante conclusion. Il y a moins de substances toxiques donc on ne peut rien en conclure. Vraiment ?
Enfin, il est absurde de parler de nocivité. Il conviendrait plutôt de parler de risques. Je connais des fumeurs qui ont vécu une belle vie, n'ont pas eu beaucoup de problèmes de santé et sont morts relativement âgés. Bon, d'accord, ils sont peu nombreux. La plupart dégustent à un moment donné.
Donc fumer présente un risque significativement plus élevé d'avoir des conséquences graves voire mortelles sur la santé que si on ne fume pas. Aussi si la vape contient moins de substances toxiques, cela devrait en toute logique diminuer le risque par rapport aux fumeurs, sans que cela ne soit effectivement pas une preuve définitive.

On voit donc que, par les mots choisis, en tout cas par le journaliste, l'étude semble en fait légèrement orientée.

Bonne lecture et bonne vape !

encore une étude , ou plutôt une compilation de données, qui brasse surtout du vent ...

@charlly :

Voilà une façon bien plus courte que moi de dire les choses

Sinon, je ne suis pas un expert médical. Je ne m'intéresse de près aux études scientifiques que depuis que je vape et j'en ai lu quelques unes. Cependant, j'ai l'impression que ces études qui se bornent à synthétiser d'autres études deviennent de plus en plus fréquentes. En tout cas dans la vape.

Cela peut être une bonne chose puisque cela permet d'avoir une vision globale sur un sujet qui a une littérature abondante mais, en même temps, c'est quand même une facilité : pas besoin de beaucoup de budgets, pas besoin de faire des mois de recherche, on compile les données, on lit, on ressort le tout. Il n'y a même pas besoin de monter une équipe uniquement constituée de scientifiques. Cela peut même, au delà de la facilité, représenté un réel danger sans garde-fou : on sélectionne les données qui vont dans le sens que l'on souhaite démontrer et on place les autres données en arrière plan. Sans une rigueur de tous les instants, on peut donc assez aisément faire dire ce qu'on veut. Je pense que ces travaux de "synthèse" sont encadrés mais je n'ai aucune certitude.
Cela pose question en tout cas.