Aux USA, le tabac en voie d'élimination grâce à la vape ?

Les chiffres sont éloquents et nous viennent des USA. A priori, ces données viennent des autorités sanitaires du pays (FDA et CDC). Ils balayent toutes les idées reçues que l'on nous rabâche pourtant inlassablement depuis des années : la vape est une porte d'entrée vers le tabagisme, la nicotine est une substance terriblement addictive. Clairement, la situation aux USA vient contredire ces poncifs. Puisqu'un graphique vaut mieux qu'un long discours, voici ce qui se passe dans la jeunesse américaine entre 2012 et 2021 sur l'usage de la vape (gris), l'usage du tabac (bleu marine) et l'usage des deux (bleu azur) :



13% des jeunes fumaient en 2012 (11% uniquement du tabac et 2% passaient du tabac à la vape). En 2021, ils ne sont plus que 1,9% dont 0,5% de fumeurs exclusifs.

Toujours si l'on étudie le graphique, on se rend compte que la vape a été un substitut au tabac et a été massivement utilisée par la jeunesse américaine, jusqu'à 27,4% en 2019 !

Or, depuis deux ans, l'utilisation de la vape dans la jeunesse américaine chute de manière drastique : les jeunes aux USA ne sont plus 11,2% à vaper, dont 1,4% de vapoteurs exclusifs.
Les jeunes désertent donc la vape après l'avoir utilisé joyeusement. Ce phénomène est certainement le fruit de la lutte anti-vape des USA (scandale Juul, application de normes drastiques, etc.). Mais il peut aussi s'expliquer par le fait que, finalement, la nicotine contenue dans les liquides n'est peut-être pas aussi addictive que la nicotine que l'on trouve dans le tabac dont l'addiction est renforcée par tous les produits du tabac, dont les IMAO. En effet, si la nicotine était si addictive, la chute de l'utilisation de la vape ne serait pas si spectaculaire. On le sait aujourd'hui, lorsqu'un produit est très addictif, il faut des années voire des dizaines d'années pour endiguer le phénomène. On ne se sèvre pas comme cela. Et la plupart d'entre nous, anciens fumeurs ou fumeuses, on le sait très bien, non ?  

Voici ce qu'en pense un médecin américain sur son blog :

"La crainte que le vapotage soit une porte d'entrée vers le tabagisme a été complètement éliminée par les données qui montrent que le vapotage est en fait une diversion au tabagisme. Et pourquoi pas ? C'est plus sûr, moins cher, plus pratique et plus discret. Les adolescents fumeurs deviendront bientôt des curiosités, comme les personnes qui écoutent encore des cassettes."

"Il est clair que le vapotage ne crée pas une telle dépendance, puisque plus de la moitié des étudiants qui fumaient en 2019 avaient arrêté en 2021. Il est probable que, pour beaucoup d'entre eux, le vapotage était surtout un effet de mode, comme le hula-hoop ou les tamagotchis, qui va maintenant disparaître des mémoires. Mais je pense qu'il est probable qu'au moins une partie des 12 % de jeunes qui fument actuellement sont dépendants de la nicotine. La question intéressante est de savoir si cela leur fait du mal ou du bien." (traduit par le site en ligne deepL).

Oui, docteur, c'est une question intéressante   Mais je ne suis pas certain qu'elle soit politiquement correcte.  

Si vous voulez en savoir plus, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce billet ici. C'est en anglais mais c'est intéressant  

Pour autant, comme le rappelle ce site, les jeunes américains ne sont pas en passe de devenir des saints. On fume beaucoup de la marijuana (20%), on boit pas mal (30%), voire on pratique le binge drinking (14%) et on pense au suicide (17%).

En tout cas, pour en revenir à notre sujet, voilà des chiffres qui remettent en cause bien des préjugés et des idées reçues, non ?

Il reste plus qu'à voir si les tendances se confirment dans les années à venir.

Bonne lecture et bonne vape !  

Franck a écrit:si la nicotine était si addictive, la chute de l'utilisation de la vape ne serait pas si spectaculaire.

Ventre-saint-gris Franck !
N’importe quel fumeur sait que l’addiction s’inscrit dans la durée. Au début on sait que l’on peut s’arrêter à discrétion. C’est après quelques années que l’on est piégé.

(C’est d’ailleurs pourquoi le message sanitaire "ne te mets pas à fumer, tu ne pourras pas t’arrêter " ne porte pas car le jeune fumeur pense savoir être capable d’arrêter à tout moment.)

@Floréal :

Effectivement, tu n'as pas totalement tort. C'est donc à prendre en compte.
Cependant, mais c'est à vérifier sur la durée, je ne crois pas que le tabac ait connu une baisse aussi si spectaculaire que celle de la vape parmi les jeunes dans les 100 dernières années, ce qui change la donne.
Car oui, dans les premières années, on n'est pas super accrocs au tabac. Je suis d'accord. Mais, pour autant, on continue tout de même à fumer, jusqu'à se rendre compte qu'on n'arrive plus à s'en passer. En tout cas, c'est ce qui m'est arrivé et je ne pense pas être le seul.

Franck a écrit: je ne crois pas que le tabac ait connu une baisse aussi si spectaculaire que celle de la vape parmi les jeunes dans les 100 dernières années, ce qui change la donne.

Je trouve bien hasardeuse la comparaison d'un produit aujourd'hui en fin de vie et dont la consommation a explosé il y a un siècle, avec des gadgets électroniques rendus ludiques à souhait par un prompt secours mercantile.

Le pic présenté par les chiffres que tu partages, nous montre un effet de mode (synergie de groupe,nouveauté, fun, nicotinage de gueule en mode ninja) au sein d'une population versatile, soumise à une prolifération de stimuli qu'elle ne sait pas encore gérer.

De façon transversale : Tu auras peut-être remarqué que selon ces mêmes chiffres l'abandon de la vaporette n'a pas profité à la cigarette.

Voir les détails sur VapYou
L'article original est issu du blog du Dr John Poyston qui analyse les chiffres de prévalence de divers produits (Ici en VO) et qui constate  que "Teen vaping has eliminated teen smoking" (trad : la vape chez les ados à éliminé la clope chez les ados).

Dr J. Poyston a écrit:« La crainte que le vapotage soit une porte d’entrée vers le tabagisme a été complètement éliminée par les données qui montrent que le vapotage est en fait un détournement du tabagisme.»

Sources des chiffres rapportés (24 mars 2022): Tobacco truth

@Floréal :

Je trouve bien hasardeuse la comparaison d'un produit aujourd'hui en fin de vie et dont la consommation a explosé il y a un siècle

Ben, tu peux trouver ma comparaison hasardeuse mais je la maintiens. Je n'ai pas eu vent d'une baisse du tabac aussi forte et comparable à celle observée pour la vape aux USA en deux ans dans toute l'histoire du tabagisme.
Je maintiens donc : s'il y a des jeunes qui testaient le tabac et s'en détournaient très vite, on en trouve beaucoup qui ont maintenu leur consommation jusqu'à devenir tellement accrocs qu'ils n'arrivaient pas à s'en débarrasser. En tout cas, c'est mon cas et je sais ne pas être le seul au monde.

Alors que, manifestement, pour la vape, il y a beaucoup de jeunes américains qui arrêtent la vape.

Le pic présenté par les chiffres que tu partages, nous montre un effet de mode (synergie de groupe,nouveauté, fun, nicotinage de gueule en mode ninja) au sein d'une population versatile, soumise à une prolifération de stimuli qu'elle ne sait pas encore gérer.

Oui, on peut faire ce constat. Mais là encore, ce n'est pas ce que les détracteurs de la vape nous vendaient. On nous affirmait que la vape, parce qu'elle contient de la nicotine, est très addictive, qu'une fois qu'un jeune commence à vaper, il ne s'arrête pas. On nous affirmait aussi que la vape était une porte d'entrée vers le tabagisme. Voire que c'était un produit inventé par les cigarettiers pour attirer la jeunesse vers le tabac (argument faux : la vape n'a pas été inventée par les cigarettiers).

Je maintiens donc là encore qu'il est réjouissant de constater que ces préjugés assénés souvent par des professionnels de la santé en dehors de toute étude se révèlent faux et mensongers à travers les chiffres que nous voyons aux USA.

Au contraire, ces chiffres viennent plutôt affirmés ce que certains vapoteurs disaient : que la nicotine seule n'est peut-être pas si addictive que cela, que la vape n'est peut-être pas une porte d'entrée vers le tabagisme mais un sas qui permet à de nombreux jeunes de ne pas se tourner vers le tabac et, enfin, que la vape, peut être pour certaines catégories, un outil qui ringardise le tabac et le rend obsolète.

Il faut évidemment rester prudents. Il faut voir si ces chiffres américains se retrouvent dans d'autres pays et si les tendances observées se confirment dans le temps.

@Leio :

Merci Leio !

Il en a fallu du temps pour que les Ricains fassent fonctionner leurs neurones, les Gaulois devraient aussi en faire autant, bref comme on dit: "ils comprennent vite mais faut leurs expliquer longtemps, ouais vraiment tres tres longtemps ".....