Philippe GRUNBERG, médecin généraliste : substituts nicotiniques, vape, accompagnement… tout est bon pour aider les patients.

Le site Vap'You propose ici l'interview d'un médecin généraliste qui exerce sur Paris et la région parisienne, le Dr Philippe GRUNBERG.

Alors, bien sûr, si l'interview de ce médecin a les honneurs de Vap'You, c'est qu'il considère la vape comme un outil de sevrage pouvant avoir son utilité. Un outil essentiel dans l'arrêt du tabac selon ce médecin. Mais ce qui m'a intéressé est que ce docteur a une vision et une réflexion globale sur l'arrêt du tabac qui passe certes par les outils mais aussi par l'accompagnement des patients sans les forcer.
Je vous livre un passage qui m'a interpellé :

"Un exemple simple, le conseil minimal tabac : on a montré que si chaque médecin demande annuellement à tous ses patients, en notant la réponse dans le dossier, « êtes-vous fumeur ? Avez-vous envie d’arrêter de fumer ? », on constate 2% d’arrêt du tabac à 6 mois chez les fumeurs. C’est à la suite de cette étude que j’ai commencé à m’intéresser à comment les aider lorsqu’ils me répondaient : « Oui docteur, j’aimerais bien ! Pouvez-vous m’aider ?
[...] Sur une population de 13 millions de fumeurs, cela fait 130 000 et cela tous les ans, juste en posant la question. Si l’on ajoute les conseils appropriés pour ceux qui répondent oui, cela fait beaucoup plus. Considérons 100 fumeurs. 10 viennent consulter pour arrêter. Le taux de réussite à 6 mois, en général, quel que soit la méthode, est d’environ 20%. Cela fait 2 sevrages réussis à l’aide de consultations dédiées au problème."



J'ai bien aimé cette approche qui n'est pas dans le jugement moral, dans l'incitation forcée, juste dans l'accompagnement. Cela m'a fait penser à l'attitude qu'a eu un médecin avec moi lorsque j'étais encore fumeur, grosso modo deux ans avant mon arrêt du tabac. Il m'a posé cette simple question :
"Hormis le problème pour lequel vous venez me voir, pas d'autres problèmes de santé ?
- Oh, non, à part ce petit problème, tout va bien, docteur, ai-je répondu fièrement.
- Vous fumez ?
- Heu oui, mais pas beaucoup.
- Alors profitez de cette bonne santé, cela ne va pas durer."

Et puis il est parti sur autre chose. Il n'a rien dit de plus. Mais, l'espace d'un instant, il m'a cloué le bec, à telle enseigne que je me souviens parfaitement de cet échange pour le moins rapide. J'ai tendance à dire que j'ai arrêté le tabac seul en allant acheter des ecigs jetables, convaincu qu'il fallait que j'arrête parce que je sentais ma santé se dégrader. Certes. Mais quel a été l'impact sur le plan psychologique de ces quelques phrases ? Justement, en constatant que je commençais à respirer un peu moins facilement, à avoir des pharyngites qui duraient, cette conversation n'a-t-elle pas fini par s'incruster durablement dans le cerveau ?

En fait, peut-être ne faut-il pas beaucoup plus qu'une question, dans mon cas une question et une prédiction, pour qu'un fumeur ou une fumeuse commence un travail vers la voie de l'arrêt.

Bonne lecture et bonne vape !