Kim Murray : la stigmatisation et la désinformation maintiennent le bilan dévastateur du cancer du poumon

Le site Filter a publié une tribune écrite par une chercheuse américaine, Kim Murray. Excellente tribune qui a le mérite de remettre les points sur les i. Il est écrit en anglais mais je vous propose ci-dessous une traduction via un traducteur automatique en ligne. En effet, je pense qu'il mérite une large exposition. Il montre en effet; comment aujourd'hui encore, en 2023, la population est soumise aux effets dévastateurs de préjugés, de fausses idées, quelquefois de mensonges sur le tabac, la nicotine et la vape et que cela peut avoir des conséquences particulièrement dévastatrices sur la santé.
Effrayant. D'autant plus effrayant que l'ensemble des arguments de cet article me paraissent justes.

Bonne lecture !

La traduction de l'article :


Le 1er août est la Journée mondiale du cancer du poumon. Bien qu’il s’agisse de la 12e itération d’une tentative annuelle de sensibilisation, le cancer du poumon reste non seulement endémique, mais en proie à la stigmatisation et à la désinformation.

Lorsqu’un Américain sur 16 recevra un diagnostic de cancer du poumon au cours de sa vie, les données montrent un nombre stupéfiant de décès qui auraient pu être évités. Chaque jour, environ 382 personnes aux États-Unis meurent d’un cancer du poumon, soit environ le nombre qui remplirait un Boeing 777.

Chaque année, les États-Unis enregistrent en moyenne plus de 130 000 décès par cancer du poumon dus au tabagisme, ainsi que plus de 7 000 décès supplémentaires par cancer du poumon dus à la fumée secondaire. Près de 90% des cas de cancer du poumon sont causés par le tabagisme, et la maladie représente une grande partie de plus de 8 millions de décès liés au tabagisme dans le monde chaque année.

Un autre fait déchirant est que plus de 70% des cas de cancer du poumon ne sont diagnostiqués qu’à un stade avancé, lorsque les chances de survie sont faibles.

Face à cette crise chronique, nous avons un besoin urgent de recherche de qualité et d’honnêteté. Nous devons développer de meilleurs dépistages et traitements pour éviter que cette maladie ne soit une condamnation à mort pour tant de personnes. Nous avons également besoin d’informations impartiales et largement diffusées sur les alternatives plus sûres au tabagisme.

Il y a de vrais obstacles ici. Pendant longtemps, les fumeurs ont été stigmatisés, par la société et par les fournisseurs de soins de santé. Cette stigmatisation se répercute sur la recherche sur le cancer du poumon et a un impact sur les patients atteints d’un cancer du poumon.

Le financement fédéral américain pour la recherche sur le cancer du poumon, par décès par cancer du poumon, ne représente que 15% du financement alloué au cancer du sein, par décès par cancer du sein. Pourtant, plus de personnes meurent du cancer du poumon aux États-Unis que des cancers du sein, du côlon et de la prostate combinés.

Pendant ce temps, une enquête de la Coalition mondiale contre le cancer du poumon a révélé que 21% des participants ont admis avoir moins de sympathie pour les personnes atteintes d’un cancer du poumon que celles atteintes d’autres types de cancer. Des campagnes antitabac percutantes peuvent contribuer à la stigmatisation des patients atteints de cancer du poumon, à des résultats défavorables en matière de santé mentale et à l’évitement des soins de santé.

Certains patients ont tellement honte à cause de la stigmatisation dont ils ont été victimes qu’ils supplient leurs équipes médicales de ne pas dire à leur famille qu’ils ont un cancer du poumon.

Et quand il s’agit de prévention, les personnes qui fument, dans le monde entier, reçoivent des informations trompeuses de ceux qui devraient les aider à rester en bonne santé. Parce que les perceptions des médecins sur les alternatives à la nicotine plus sûres sont grossièrement faussées.

Une étude a révélé que 80% des médecins américains croient à tort que la nicotine cause directement le cancer. Et une enquête plus récente menée auprès de 15 000 médecins dans 11 pays a montré que cette idée fausse est partagée par un pourcentage similaire de médecins dans le monde.

Même les spécialistes sont souvent spectaculairement mal informés. Par exemple, dans une enquête menée par l’Association coréenne pour le cancer du poumon auprès de ses membres (qui comprend des oncologues médicaux et radiologiques, des pneumologues et des chirurgiens thoraciques), plus de 75% pensaient que les vapos à la nicotine ne sont pas plus sûrs que les cigarettes combustibles. La plupart ne considéraient pas le vapotage comme un traitement de sevrage tabagique, et 74% ont déclaré qu’ils ne le recommanderaient pas à quelqu’un qui n’avait pas pu arrêter de fumer en utilisant des méthodes de sevrage traditionnelles.

Un certain nombre d’institutions de cancérologie font ce qu’elles peuvent pour lutter contre la désinformation mortelle que des millions de fumeurs ont entendue.

Le Centre international de recherche sur le cancer affirme que « les cigarettes électroniques ont le potentiel de réduire l’énorme fardeau des maladies et des décès causés par le tabagisme si la plupart des fumeurs changent... "

La Société canadienne du cancer dit aux gens: « Si vous êtes un fumeur qui a essayé mais n’a pas réussi avec d’autres méthodes d’abandon du tabac, vous feriez mieux, du point de vue de la santé, d’utiliser des cigarettes électroniques si cela vous aide à rester à l’écart des cigarettes conventionnelles... »

Et la Roy Castle Lung Cancer Foundation du Royaume-Uni a financé des recherches pour explorer comment les vapes pourraient aider les patients atteints de cancer du poumon à arrêter de fumer.

Mais alors que le cancer du poumon continue de dévaster les familles et les communautés, l’American Lung Association est toujours coincée sur le mythe archaïque et démystifié selon lequel le vapotage provoque le « poumon du maïs soufflé ».

Le matériel faisant faussement des allégations sur le cancer lié au vapotage ou prétendant que le vapotage est aussi dangereux que le tabagisme continue d’être publié et éventuellement rétracté.

Des études exposant les rongeurs à des niveaux de vapeur à des concentrations que les humains n’utiliseraient jamais peuvent amener les chercheurs à conclure qu’il existe un lien avec le cancer. De nombreuses études sur les produits à base de vapeur sont jonchées de défauts méthodologiques, les inexactitudes qui en résultent alimentant encore plus de désinformation. Un facteur qui a parfois causé des recherches trompeuses est que la plupart des personnes qui vapotaient auparavant fumaient ont souvent un risque de cancer préexistant plus élevé.

Les gens vapotent de la nicotine depuis près de deux décennies. Et comme le note Cancer Research UK, bien que le vapotage ne soit pas entièrement sans risque, « il n’y a aucune preuve solide que le vapotage cause le cancer » et « vous réduirez votre risque de cancer » si vous changez.

Il a été démontré à maintes reprises que le vapotage est beaucoup plus sûr que le tabagisme. Pour les personnes qui n’ont pas été en mesure d’arrêter de fumer, c’est une information vitale. Lorsqu’ils passent du tabagisme au vapotage, ils réduisent considérablement leur risque de cancer et d’autres méfaits.

Plutôt que de simplement observer la Journée mondiale du cancer du poumon, nous devons faire beaucoup plus pour prévenir cette maladie mortelle. Les fumeurs méritent des informations claires et précises sur leurs options. Ils méritent d’avoir accès à des produits susceptibles de leur donner une vie sans cancer.