l'Action on Smoking and Health (ASH) s'attaque aux mythes concernant la vape

L'ASH britannique, Action on Smoking and Health, une association publique lancée par le Royal College of Physicians pour mettre fin aux désastres liés au tabagisme, vient de mettre en ligne une publication qui décortique les mythes, mensonges, contre-vérités, hoaxs, billevesées, fake news et autres fadaises dont souffre la vape.
Le texte intégral en anglais se trouve ici (cliquez en bas de la page pour avoir le document PDF).
La traduction en français et avec l'utilisation de DeepL se trouve en fin de post.

Le travail semble d'une grande rigueur scientifique. Une quinzaine de médecins ou professeurs ont participé à la relecture et à la correction du document et certains exerçant dans des lieux prestigieux, comme l'Université d'Oxford. Le document s'appuie sur 90 références qui sont toutes consultables en ligne.

Ce document est salutaire. En effet, l'ASH a constaté qu'environ 40% des anglais qui fument pensent que la vape est aussi voire plus dangereuse que le tabac. Et ces convictions totalement erronées ne viennent pas par hasard. Ils viennent en grande partie de messages négatifs et biaisés lancés par certains "spécialistes" et relayés sans aucun contrôle ni recul par les médias attirés par le côté anxiogène des messages négatifs.

Par exemple, l'ASH s'attaque à l'OMS. Cette dernière répète inlassablement que la nicotine détruit le cerveau des adolescents. L'ASH affirme que cette affirmation est totalement fausse.
D'autres contre-vérités ou légendes urbaines sont ainsi battues en brèche dans ce document de seulement 8 petites pages.

8 pages pour remettre les points sur les i.

Vous pouvez aussi consulter cette excellente analyse du dossier par le non moins excellent blog Vapolitique.


Bonne lecture et bonne vape !







Cette brève note a pour but d'aider à présenter de manière responsable les données probantes sur le vapotage et de réduire :

- La répétition d'idées fausses en tant que sagesse populaire ;

- L'exagération des preuves, avec des mises en garde minimisées ou omises ;

- Présenter des opinions comme des faits.

Le médecin en chef, le professeur Sir Chris Whitty, a présenté les choses de manière très succincte,

"Les points essentiels concernant le vapotage (e-cigarettes) peuvent être facilement résumés. Si vous fumez, le vapotage est beaucoup plus sûr ; si vous ne fumez pas, ne vapotez pas".

Pourtant, moins d'un fumeur sur dix l'a compris, et la couverture médiatique omet souvent de le préciser. En 2023, plus d'un quart des fumeurs adultes n'auront jamais essayé le vapotage pour les aider à arrêter de fumer, alors qu'il s'agit de l'une des aides à l'arrêt du tabac les plus efficaces.

Et même si une représentation du vapotage qui surestime les risques peut décourager les fumeurs adultes, ce n'est pas un moyen de dissuasion efficace pour les adolescents, qui sont plus susceptibles de s'adonner au vapotage, qui sont plus susceptibles d'adopter des comportements à risque que les adultes et sont plus sensibles à la pression de leurs pairs. En effet, en 2023, bien que plus de la moitié des adolescents estiment que le vapotage est plus ou aussi nocif que le tabagisme, soit la proportion la plus élevée jamais enregistrée. Nous avons aussi la proportion la plus élevée d'adolescents qui essaient de fumer.

Le tabagisme chez les adolescents n'a été réduit avec succès qu'après l'introduction de réglementations strictes et les politiques qui ont fonctionné pour le tabagisme chez les jeunes sont également applicables au vapotage chez les jeunes. C'est pourquoi l'ASH soutient fermement une réglementation plus stricte des cigarettes électroniques afin de réduire leur prix, leur attrait, leur accessibilité et leur promotion auprès des jeunes, tout en veillant à ce qu'elles ne soient pas vendues à des prix excessifs afin que les fumeurs adultes ne soient pas découragés d'utiliser le vapotage pour arrêter de fumer.

Cette note a été évaluée par des universitaires et des cliniciens experts en toxicomanie,  techniques de changement de comportement, cigarettes électroniques, sevrage tabagique et la lutte antitabac, l'épidémiologie, la santé mentale et les inégalités de santé, ainsi que la médecine respiratoire et les soins intensifs.

La liste complète des participants figure à la page 8 du présent document. Les journalistes et autres personnes intéressées par le vapotage sont encouragés à contacter le service de presse de l'ASH  ou le Science Media Centre (press@ash.org.uk) ou le Science Media Centre (https://www.sciencemediacentre.org/). L'ASH peut fournir des conseils sur la manière d’interpréter les preuves et les deux organisations peuvent vous mettre en contact avec des experts en la matière.







Le tabagisme est la principale cause évitable de décès prématuré, responsable de la moitié de la différence d'espérance de vie entre les personnes les plus et les moins favorisées dans le monde.
Le tabagisme crée une forte dépendance et il est difficile d'arrêter de fumer.  Près d'un million de personnes au Royaume-Uni sont mortes du tabagisme depuis 2010. Des essais contrôlés randomisés de grande qualité ont montré que les cigarettes électroniques contenant de la nicotine constituent une aide efficace pour arrêter de fumer.

Des enquêtes menées auprès de la population en Angleterre ont également permis de constater que les fumeurs qui utilisent une e-cigarette lors d'une tentative d'arrêt ont plus de chances d'y parvenir.

L'évolution de la prévalence de l'utilisation de l'e-cigarette jusqu'en 2022 a été associée à une augmentation du taux de réussite des tentatives d'arrêt. Cela laisse à penser que les les e-cigarettes ont permis à environ 30 000 à 50 000 fumeurs supplémentaires de réussir à arrêter de fumer avec succès chaque année en Angleterre depuis 2013.

Néanmoins, un fumeur sur quatre n'a jamais essayé le vapotage, ce qui équivaut à 1,8 million de fumeurs, qui pourraient potentiellement bénéficier de l'aide de l'e-cigarette, sans parler de ceux qui ont déjà essayé le vapotage sans succès, soit 2,9 millions de fumeurs supplémentaires.  Il est essentiel de fournir des informations précises sur le vapotage, car 43 % des fumeurs qui n'ont pas encore essayé le vapotage pensent que cette pratique est aussi plus nocif que le tabagisme, contre 27 % en 2019.





Les idées fausses les plus répandues sont les suivantes. Voir les paragraphes suivants qui démontrent par la preuve qu’elles sont fausses :

- Vapoter de la nicotine est plus nocif que fumer du tabac ;

- Le vapotage est plus addictif que le tabagisme ;

- Les vapes jetables contiennent autant de nicotine que 50 cigarettes ;

- Le vapotage est une porte d'entrée avérée vers le tabagisme ;

- La nicotine nuit au développement du cerveau des jeunes ;

- La principale raison pour laquelle les enfants vapotent est qu'ils aiment les arômes.






Il y a trop d'exemples pour tous les citer, mais voici quelques exemples récents.


Vapoter pendant la grossesse n'est pas plus sûr que de fumer et peut laisser votre bébé "déformé", selon une étude (The Sun 7 juillet 2023). Ce n'est que dans le corps de l'article qu'il est précisé qu'il s'agit d'une étude sur des souris enceintes et non sur des humains  et l'article ne mentionne pas que les souris ne sont pas un bon modèle pour la recherche sur les maladies infectieuses.
De plus, la mention "l'étude suggère" est indiquée à la fin de l’article et devrait figurer en tête.

Tout ce que l'on peut conclure de cette étude, c'est que l'exposition de 9 souris enceintes à la vapeur contenue dans 3 vapoteuses de norme britannique sur une base quotidienne pendant la grossesse suggère que la nicotine du vapotage interfère avec le développement des os et des poumons du fœtus, mais cela ne prouve pas qu'il en soit de même pour les embryons humains.

Bien plus pertinent pour la santé humaine, une étude portant sur 1 140 femmes enceintes qui fumaient pendant leur grossesse a révélé que celles qui utilisaient la nicotine pour fumer étaient plus susceptibles d'avoir des problèmes de santé et que celles qui utilisaient des cigarettes électroniques pour les aider à arrêter de fumer avaient beaucoup moins de bébés atteints de cancer du poumon que les autres.  Les mères qui utilisent des cigarettes électroniques pour les aider à arrêter de fumer avaient beaucoup moins de bébés de faible poids à la naissance que celles qui utilisaient des patchs à la nicotine. Les patchs à la nicotine sont autorisés par la MHRA pour pour aider les femmes enceintes à arrêter de fumer. En outre, l'essai n'a détecté aucun signe de danger pour la mère, le fœtus ou l'enfant.



E-cigarettes : Des enfants en âge d'aller à l'école primaire se retrouvent à l'hôpital à cause du vapotage excessif.


Les chiffres montrent qu'il y a eu 15 cas où des enfants âgés de neuf ans ou moins ont dû être admis à l'hôpital au cours de l'année qui s'est achevée en avril. (Sky News 25 juin 2023)
Il s'agit de quinze admissions dues à des diagnostics primaires et secondaires de "trouble lié au vapotage", défini comme une affection respiratoire supposée résulter du vapotage ou de l'utilisation d'e-cigarettes. Bien que toute admission à l'hôpital soit indésirable, cette nouvelle est à comparer aux 11 051 admissions à l'hôpital chez les enfants âgés de neuf ans ou moins pour pour asthme en 2021.

En outre, le comportement tabagique n'est pas pris en compte dans les chiffres relatifs aux troubles liés au vapotage (la plupart des jeunes qui vapotent fument également) et il n'est pas non plus possible de déterminer s'il y a eu exposition à des substances secondaires. Il n'est pas non plus possible de déterminer s'il y a eu exposition au tabagisme passif. On estime que le tabagisme des parents est responsable de l'admission d'environ 5 000 enfants à l'hôpital chaque année, principalement pour des raisons respiratoires.





Là encore, les exemples sont trop nombreux pour que nous puissions tous les citer, mais en voici un exemple récent.

Le vapotage est le crack du tabac : les experts affirment que la nicotine ultra-concentrée rend les dispositifs PIRE que la cigarette - alors que les données montrent que l'utilisation de la cigarette est à un niveau historiquement bas (Mail Online 30 avril 2023)

L'article attribue la citation au Dr Andrew Huberman, professeur agrégé de neurobiologie à l'université de Stanford, en Californie qui a déclaré dans son podcast très populaire que la nicotine et la cocaïne stimulent toutes deux une poussée psychoactive en quelques minutes. Le Dr Huberman a déclaré :

« Le crack et le vapotage provoquent tous deux une augmentation très rapide des substances psychoactives relatives ».

Huberman aurait également conclu que, dans le cas du vapotage, il y a une augmentation très rapide des concentrations de nicotine dans le sang, beaucoup plus rapide que dans le cas de la cigarette. L'article ne contient aucun lien vers des recherches étayant ces affirmations, qu'elles soient faites par le Dr Huberman ou par d'autres personnes. En effet, la recherche démontre que l'absorption de nicotine dans le plasma avec les e-cigarettes par rapport aux cigarettes classiques est globalement similaire même si, en moyenne, les niveaux sont un peu plus bas lors de l'utilisation de l'e-cigarette.






Vapoter de la nicotine est plus nocif que fumer du tabac : NON

Plus de 75 000 personnes meurent chaque année du tabagisme au Royaume-Uni, et le tabagisme reste l'une des plus grandes causes de décès et de maladie au Royaume-Uni.

Le tabagisme passif est le principal facteur de risque modifiable pour les mauvais résultats à la naissance, y compris les fausses couches, la mortalité des nouveaux-nés et le syndrome de la mort subite du nourrisson et de handicap chez les enfants.

Au cours des douze dernières années, cinq décès liés aux produits de vapotage (2 cardiaques et 3 respiratoires) ont été signalés à l'Agence de réglementation des médicaments et des produits de santé (Medicines and Healthcare products Regulatory Agency) .

Au total, il y a eu 339 rapports couvrant 942 réactions indésirables au vapotage. Toutefois, la MHRA prend soin de souligner que le lien de causalité n'a pas été prouvé, car les professionnels de la santé sont invités à signaler les effets indésirables des produits de vapotage et à faire un rapport même s'ils ne font que soupçonner l'e-cigarette a pu contribuer à l'événement indésirable.

Plus de 500 000 admissions à l'hôpital par an sont dues au tabagisme, contre 420 pour les troubles liés au vapotage. En d'autres termes, il y a plus de 1 000 admissions à l'hôpital dues au tabagisme pour chaque admission due au vapotage.

En outre, si un diagnostic de "trouble lié au vapotage" montre une association avec le vapotage, la causalité n'a pas été établie et le comportement tabagique n'a pas été contrôlé.

Dans ces cas, les rapports ne font pas actuellement la distinction entre les effets nocifs possibles des produits légaux et les effets nocifs du vapotage de produits non autorisées ou de vapotage de drogues illicites.

En 2023, 4,7 millions d'adultes vapotent en Grande-Bretagne, dont 93 % sont d'anciens ou d'actuels fumeurs. L'utilisation par des personnes n'ayant jamais fumé a augmenté depuis 2021 mais reste relativement rare avec 1,1 % des personnes n'ayant jamais fumé qui vapotaient en avril-juin 2023,  soit 320 000 personnes.

En Grande-Bretagne, environ 400 000 enfants âgés de 11 à 17 ans 11-17 ans sont des vapoteurs actuels en 2023, dont environ un quart, soit 100 000, n'ont jamais fumé.

Chez les enfants, comme chez les adultes, le tabagisme est beaucoup plus nocif que le vapotage. Environ 5 000 enfants sont admis à l'hôpital chaque année en raison d'une exposition passive à la fumée de tabac, contre 40 admissions chez les moins de 20 ans en 2022 pour "troubles liés au vapotage". En d'autres termes, pour chaque admission liées au vapotage chez les moins de 20 ans, il y a 125 admissions d'enfants causées par l'exposition à la fumée de tabac.

Les niveaux d'exposition aux produits chimiques toxiques du vapotage ne représentent qu'une infime proportion de ceux du tabagisme . En outre, depuis 2016, la réglementation britannique interdit l'utilisation de tout ingrédient dans les produits de vapotage contenant de la nicotine qui présente un risque pour la santé humaine sous forme chauffée ou non chauffée. Les produits chimiques interdits comprennent les vitamines et le diacétyle.

Le diacétyle a été associé à une maladie rare, la bronchiolite oblitérante, également connue sous le nom de "popcorn lung". Cette maladie a été baptisée "poumon de pop-corn" parce qu'on pensait qu'elle était causée par l'exposition au diacétyle utilisé comme arôme alimentaire dans les usines de pop-corn, bien que cela soit contesté. L'idée que le vapotage peut causer le poumon de pop-corn est fréquemment répétée, mais bien que les fumeurs ingèrent dix fois plus de diacétyle que les vapoteurs, il n'a pas été démontré que le tabagisme était à l'origine du "popcorn lung".

L'acétate de vitamine E contenu dans les vapes de cannabis a été associé à une épidémie de maladie respiratoire grave aux États-Unis, appelée EVALI. Entre mars 2019 et février 2020, plus de 2 600 cas d'EVALI et 60 décès associés ont été signalés aux US Centers for Disease Control and Prevention. Une enquête menée par le régulateur britannique des médicaments britannique n'a trouvé que deux cas potentiels au Royaume-Uni (tous deux mortels), qui correspondaient à la définition américaine de l'EVALI.
Il existe plus de 70 ans de preuves des méfaits du tabagisme, alors que le vapotage n'existe que depuis 16 ans, soit depuis 2007, et il n'est donc pas encore possible d'être précis sur les risques à long terme du vapotage.

Nous ne pouvons donc pas encore être précis sur les risques à long terme du vapotage. Toutefois,l'examen indépendant le plus récent des des preuves commandées pour informer les politiques et les réglementations du gouvernement publiée en 2022, a conclu que le vapotage ne présente qu'une petite fraction du risque du tabagisme. L'étude a également souligné que le vapotage n'est pas sans risque et a déconseillé aux personnes qui n'ont jamais fumé de fumer.



Le vapotage est plus addictif que le tabagisme : NON


Le degré de dépendance à la nicotine dépend de la conception du produit et du mode d'utilisation.
Les cigarettes présentent le risque le plus élevé de dépendance après l'initiation, en raison de la conception des cigarettes qui facilite l'inhalation efficace et tolérable de la fumée chargée de nicotine au plus profond des poumons et, de là, dans le cerveau et de composants qui renforcent le caractère addictif de la nicotine.

Deux tiers des personnes qui essaient une cigarette deviendront des fumeurs quotidiens, au moins temporairement. Pour ceux qui parviennent à arrêter, il faut en moyenne 30 tentatives avant de réussir, et beaucoup échouent, jusqu'à deux tiers des fumeurs de longue durée mourant prématurément à cause de la fumée de tabac et de maladies liées au tabagisme.

Les personnes dépendantes de la nicotine parce qu'elles fument et qui passent au vapotage peuvent rester dépendantes, mais elles réduisent leur dépendance à la nicotine, elles réduisent aussi le risque de retomber dans le tabagisme, qui est bien plus nocif.

Il en va de même pour les produits à base de nicotine autorisés (NRT), qui sont autorisés par l'autorité de réglementation des médicaments à aider les fumeurs à se débarrasser de leur dépendance et à prévenir les rechutes, les principales raisons pour lesquelles les anciens fumeurs vapotent.

Une analyse des enquêtes américaines sur la consommation des jeunes entre 2012 et 2019 a révélé que les jeunes qui vapotent mais qui ne fument pas sont les plus susceptibles d'être fortement dépendants de la nicotine que ceux qui fument.

La concentration de nicotine dans les e-cigarettes n'a pas été limitée dans les e-cigarettes aux États-Unis, et la concentration a tendance à être beaucoup plus élevée (5 % ou 50 mg/ml) que les 2 % ou 20 mg/ml maximum autorisés au Royaume-Uni.

Toutefois, il est important de continuer à surveiller la situation, car certains signes indiquent que la dépendance à l'égard des produits de vapotage pourrait être en train de se développer et pourrait évoluer au fil du temps.


Les produits de vapotage jetables contiennent autant de nicotine que 50 cigarettes : NON


L'affirmation selon laquelle les vapes jetables contiennent et délivrent autant de nicotine que 50 cigarettes a été répétée, par exemple, par le Times, le Mail , le Daily Express et Cosmopolitan, citant parfois des sources, parfois non. Cette affirmation n'est pas vraie.

Le Sun a dit entre 40 et 60 cigarettes, mais a au moins précisé qu'il n'insinuait pas que la nocivité du tabac était équivalente à celle du vapotage car les cigarettes électroniques ne contiennent pas la plupart des toxines nocives que l'on trouve dans les cigarettes, ce que de nombreux articles ne font pas.

Les cigarettes contiennent généralement 10 à 15 mg de nicotine par tige, soit 200 à 300 mg par paquet de 20 cigarettes. Une vape jetable standard au Royaume-Uni avec le niveau légal le plus élevé de nicotine (20 mg de nicotine) peut être utilisée dans les cigarettes contient 2 ml de liquide, soit 40 mg de nicotine.

En moyenne, chaque cigarette délivre 1,0 à 1,5 mg de nicotine dans le sang du fumeur, soit un total de 20 à 30 mg pour un paquet de 20 cigarettes. La plus grande partie de la nicotine contenue dans le tabac des cigarettes est diffusée dans l'air sous forme de fumée secondaire. En moyenne, environ 50 % de la nicotine contenue dans une vape est absorbée par le vapoteur. Cela représente 20 mg de nicotine, ce qui est inférieur à la quantité de nicotine que le fumeur moyen absorbe en fumant un paquet de 20 cigarettes.

En outre, seuls 3 % des vapoteurs actuels interrogés dans le cadre de l'enquête ASH pour adultes utilisent des concentrations de nicotine supérieures à la limite légale de 20 mg/ml de nicotine. Le taux le plus fréquemment utilisé est de 1 à 3 mg/ml, ce qui équivaut à 1 à 7 cigarettes. Parmi les enfants qui ont essayé le vapotage, huit sur dix disent utiliser des vapes contenant de la nicotine.

Les deux tiers (64%) ont le plus souvent consommé à la limite légale ou en dessous, un quart (27%) a dit qu'il ne consommait pas. Moins d'une personne sur dix (8 %) a dépassé la limite légale, la plupart d'entre eux utilisaient des teneurs en nicotine inférieures à 30 mg/ml.

En outre, la quantité de nicotine absorbée par un individu dépend de la façon dont il vaporise ou fume, de sa consommation de tabac,de sa façon de tirer des bouffées et de la profondeur de son inhalation. Les personnes qui qui essaient de fumer ou de vaper pour la première fois, ou qui n'ont pas d'expérience, sont susceptibles d'absorber moins de nicotine.



Il est prouvé que le vapotage est une porte d'entrée vers le tabagisme : NON


Si le vapotage était une porte d'entrée dans le tabagisme au niveau de la population, au fur et à mesure que le vapotage augmente les taux de tabagisme devraient commencer à augmenter.
Au contraire, entre 2010 et 2021, alors que l'utilisation de l'e-cigarette a connu une croissance
de l'e-cigarette en Angleterre, les taux de tabagisme chez les enfants ont continué à baisser, au moins aussi rapidement que précédemment, ce qui est une bonne nouvelle et qui ne confirme pas l'hypothèse de la porte d'entrée au niveau de la population.

Les données du NHS digital sur les taux de tabagisme actuels chez les 11-15 ans en Angleterre ont révélé qu'il est passé de 9 % en 2010 à 6 % en 2016 et à 3 % en 2021. Chez les plus de 16 ans, le taux de tabagisme est passé de 20 % à 18 % entre 2010 et 2016, et à 12 % en 2021.

Les données recueillies par l'UCL Smoking Toolkit Study entre 2007 et 2018 ont montré que la prévalence trimestrielle de l'utilisation de l'e-cigarette chez les jeunes (16-24 ans) en Angleterre n'était pas associée à la détection de la consommation de tabac.

Entre 2021 et 2022, l'utilisation d'e-cigarettes jetables en Grande-Bretagne a augmenté rapidement, en particulier chez les jeunes adultes, mais la prévalence globale de l'usage de la nicotine inhalée est restée stable au fil du temps, l'augmentation du vapotage étant probablement compensée par une baisse du tabagisme chez les jeunes adultes.

L'enquête ASH révèle une nette tendance à la hausse du vapotage chez les 11-17 ans entre 2013, la première année de notre enquête auprès des jeunes, et 2023, alors que le tabagisme continue d'être à la baisse.

En outre, les données de l'enquête montrent que les enfants qui ont essayé le vapotage aux États-Unis entre 2014 et 2017, comparés à des enfants qui n'ont pas essayé le vapotage, étaient tout aussi susceptibles d'essayer une cigarette, mais moins susceptibles d'évoluer vers un tabagisme régulier.

Toutefois, il est important de ne pas se reposer sur ses lauriers et de continuer à surveiller les comportements, particulièrement dans les cohortes d'âge les plus associées à l'initiation au tabagisme.

Les produits de vapotage continuent d'évoluer et les perceptions erronées des risques liés au vapotage continuent de croître, tant chez les jeunes que chez les adultes ; ce qui pourrait modifier les comportements. Les jeunes, en particulier, doivent encore faire face aux séquelles de la pandémie de COVID, et la détresse mentale chez les jeunes a augmenté ces dernières années (la détresse mentale est associée à des taux de tabagisme plus élevés et à une plus grande dépendance).

En outre, il ne faut pas ignorer que le vapotage pourrait être une porte d'entrée dans le tabagisme pour certaines personnes, bien que pour d'autres, le vapotage peut être une porte de sortie du tabagisme. Le lien de causalité est difficile à prouver, car certains enfants qui essaient d'abord le vapotage peuvent continuer à fumer des cigarettes, mais cette association fonctionne dans les deux sens, et il existe des facteurs de risque communs pour les deux comportements  (par exemple, le tabagisme des parents, la prise de risque et l'impulsivité). Il est donc difficile de prouver que le vapotage est à l'origine du tabagisme ultérieur.

La théorie selon laquelle le vapotage est une porte d'entrée vers le tabagisme est soutenue par certaines analyses évaluées par des pairs, mais pas par d'autres.


La nicotine nuit au développement du cerveau chez les jeunes : NON


La thérapie de remplacement de la nicotine (TRN) figure sur la liste de l'OMS des médicaments essentiels pour répondre aux besoins prioritaires en matière de soins des populations, parce qu'il existe de bonnes preuves de leur efficacité, de leur innocuité et de leur efficacité à long termeet le rapport coût-efficacité. La thérapie de remplacement de la nicotine est autorisé par la MHRA pour le sevrage tabagique, non seulement pour les adultes, mais aussi pour les jeunes à partir de 12 ans, les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires.

Les examens systématiques des données probantes ont conclu que les preuves sont insuffisantes ou indisponibles concernant les effets de l'utilisation de l'e-cigarette avec ou sans nicotine sur le développement des enfants et des adolescents, ainsi que sur les fonctions neurologiques.

En outre, le Comité britannique sur la toxicité, qui a été chargé d'examiner la preuve de la toxicité des cigarettes électroniques, a conclu qu'aucune donnée n'était disponible sur effets directs de l'exposition à la nicotine chez les adolescents humains. Et même si des études sur les animaux ont montré qu'il y avait une plausibilité biologique d'un impact sur le développement, « le Comité avait des réserves quant à essayer de quantifier les effets de la nicotine dans les humains des études animales comme la relation entre le dosage et l'humain expositions n'est pas clair. »

Près de 90 % des fumeurs à vie au Royaume-Uni ont commencé entre 10 et 20 ans l'âge, et il existe donc des preuves à plus long terme concernant l'impact sur la cerveau des fumeurs adolescents. Une étude écossaise suivant une cohorte d'enfants né en 1932 et dont le QI a été testé à 11 ans, a constaté qu'à 70 ans, il n'y avait pas une différence de fonction cognitive entre les non-fumeurs et les ex-fumeurs, une fois le QI évalué contrôlé, mais qu'il y avait une petite association négative entre les fonctions cognitives la fonction et le tabagisme chez les personnes âgées.

Si le tabagisme chez les adolescents ne nuit pas aux fonctions, il est peu plausible que le vapotage chez les adolescents le fasse.


La principale raison pour laquelle les enfants vapotent est qu'ils aiment les saveurs : NON

La principale raison invoquée par les enfants pour vapoter est "d'essayer", citée par un quart (26 %) de ceux qui ont fumé du tabac et plus de la moitié (54 %) de ceux qui n'ont jamais fumé.
La deuxième raison la plus courante est que « d'autres personnes l’ont fait, donc je les ai imité », autrement dit la pression des pairs, citée par 21 %  ayant déjà fumé et 18 % des jeunes n'ayant jamais fumé.
Aimer les saveurs arrive en troisième position sur la liste, cité par 16% des fumeurs ayant déjà fumé et 12 % des n'ayant jamais fumé comme raison d'essayer le vapotage.

L'interdiction ou la restriction des saveurs entraîne un risque accru de consommation de cigarettes.

Aux États-Unis, où des interdictions et des restrictions sur les saveurs ont été imposées sur les cigarettes électroniques, les données sur les ventes ont montré que bien qu'il y ait eu une baisse des ventes de cigarettes électroniques, il y a également eu une augmentation significative de la consommation de cigarettes. Les auteurs ont noté que 38 % de l'impact sur les ventes de cigarettes découlaient d'une croissance des ventes de cigarettes consommées de manière disproportionnée par les jeunes.
L’augmentation du tabagisme chez les adultes serait presque entièrement due aux anciens fumeurs qui recommencent à fumer. Chez les enfants, il s'agit probablement d'une combinaison d’initiation et de rechutes accrues. Un outil de décision mis au point par des universitaires de l'Université de Bristol a conclu que, sur la base des preuves disponibles, une interdiction des saveurs entraînerait une augmentation du tabagisme. Par conséquent, il y aurait un impact net négatif sur la population d'une interdiction des saveurs, à la fois dans la population générale du Royaume-Uni et la population britannique à faible statut socio-économique, qui ont des taux de tabagisme supérieurs à la moyenne.

Bonjour,

Pour info, on peut traduire un PDF avec la traduction de G°°gle, ce n'est pas parfait mais c'est une bonne base ; A la fin il propose un PDF à télécharger.

@Smokeur :

Merci Smokeur. Bon, j'ai mis un peu de temps mais j'ai placé une traduction de ce document dans le premier post.

Je réitère mon conseil. C'est vraiment un document à lire. Pour ma part, j'ai appris énormément de choses et les arguments proposés par le ASH sont toujours documentés, chiffrés ou sourcés avec des références d'études consultables en ligne.
On est vraiment loin, très loin, d'articles minables balançant n'importe quoi sans aucun recul, aucun chiffre, aucune analyse.
La lecture de ce document met clairement les points sur les i.
Alors bien sûr, le ASH s'appuie principalement de la situation au Royaume-Uni mais beaucoup de choses sont transposables en France, en Belgique, en Suisse ou ailleurs.

Bravo et merci pour ton travail  

Juste un détail, bien que je sache ce dont on parle, j'ai eu un peu de mal à comprendre que c'était la traduction que tu proposes dans l'ajout de ton premier message. À l'arrivée sur la discussion, on se retrouve devant un long pavé, ce qui n'incite pas à le lire et donc à comprendre que tu proposes la traduction, puisqu'il faut arriver à ta phrase : "Je vous mets en dessous la traduction que j'ai réalisée" pour le comprendre. Il reste aussi un bout de ton ancien message : Si vous êtes anglophone ou si vous attaquez à la traduction, en ligne ou un bon dico à la main, ne vous fait pas peur,...

J'imagine quelque chose de plus voyant  

Traduction Fr de l'analyse de l'ASH :

Mais c'est toi l'admin, je te donne simplement mon ressenti.



Bonus : des outils pour sortir de l'univers de G gle dont on peut avoir une gène à l'utiliser avec certains documents  
À noter que ces deux outils fonctionnement sans compte, avec des navigateurs poussés en sécurité et via un VPN.

- traduction : libretranslate.com (DeepL est bien aussi)
- correcteur orthographique et grammatical : languagetool.org (je l'utilise à longueur de journée, dès que je poste, et même pour du pro, il est du niveau d'un Antidote que j'utilise aussi)

@Smokeur :

Mais c'est toi l'admin, je te donne simplement mon ressenti.

Mais pas de souci. Ce n'est pas parce qu'on est dans le staff que l'on ne doit pas écouter les remarques des membres.

J'ai donc modifié le post et ajouté la mention "traduction française du dossier de l'ASH".
Je me demande si je ne vais pas en faire une "publication" comme ici afin que ce soit plus agréable à lire !
Car, vraiment, je suis peut-être un peu lourd, mais ce document est vraiment riche d'enseignements. J'ai vraiment appris beaucoup de choses, notamment des chiffres que je n'avais absolument pas.

- traduction : libretranslate.com (DeepL est bien aussi)
- correcteur orthographique et grammatical : languagetool.org (je l'utilise à longueur de journée, dès que je poste, et même pour du pro, il est du niveau d'un Antidote que j'utilise aussi)

Tiens, je ne connaissais pas ces outils ! Merci pour l'info et les liens, @Smokeur !