[TRIBUNE 02/02/18]vapingpost - Putaclics : laissez les idiots se noyer dans le marais putride de leurs certitudes

encore une fois, vapingpost a décidé de sortir de la mêlée et, avec l'apport inestimable de Guillaume Bailly, à la plume acérée, n'hésite pas à faire des articles réfléchis, des tribunes. Comme c'est le cas ici.

Suite aux derniers buzzs sur la vape, que ce soit les fameuses "maladies déjà déclarées" ou les souris à qui on a injecté en 3 mois autant de vapeur qu'un vapoteur en absorbe en 10 ans, Vapingpost fait le constat qu'il y a deux sortes de sites, les sites d'informations "institutionnels" et plutôt respectables, qui font souvent du bon boulot mais quelquefois se plantent et les sites non respectables, site tenus par des "des larbins sous payés et dont le but ultime consiste en faire rentrer le maximum de pognon dans la poche de son créateur sans se soucier des conséquences". Et il invite ses lecteurs à ne pas tenter de convaincre ces sites et leurs lecteurs sous prétexte que c'est peine perdue. Par contre, sur les sites d'information "sérieux", on peut y aller, il n'y a pas de problème. Ils se rendront vite compte qu'ils ont fait des erreurs et en tireront les conséquences.

Pour ma part, je ne partage pas totalement cette analyse. En fait, il me semble que sur les sites d'information considérés comme sérieux (lefigaro, le monde, lepoint, etc.), il y a deux contenus : le contenu accessible souvent gratuitement et le contenu payant qui se retrouve d'ailleurs souvent dans les versions papier. Pour ma part, je constate, hélas, que le contenu accessible gratuitement ne vaut guère plus que le contenu des sites jugés pas respectables par Vapingpost. Souvent, la partie gratuite des sites d'information se contente de reproduire presque mot pour mot des dépêches AFP ou Reuters sans analyse, sans réflexion pour avoir l'information plus vite que le voisin. Je suppose aussi que ce contenu gratuit est mis en ligne par des larbins sous payés ou des pigistes et à peine contrôlés par un rédacteur en chef. Et de temps en temps, le site lâche des articles plus fouillés habituellement réservés au contenu payant, histoire d'attirer le chaland. Mais sur ces sites d'information, cela fait quelques années maintenant que le contenu gratuit ne fait pas l'objet d'effort et que ces sites tentent de valoriser en priorité le contenu payant.

Du coup, hormis un style qui se rapproche du français, je ne vois pas toujours ce qui distingue le contenu gratuit des sites dits sérieux et le contenu douteux de certains autres sites qui vantent une "autre information".
L''histoire des souris de cette semaine est un exemple flagrant. Des dizaines de sites prétendus sérieux ont publié la nouvelle sans analyse, sans recul, sans réflexion. et des milliers d'internautes se sont faits une joie de la diffuser sur les réseaux sociaux le plus vite possible, il faut bien montrer qu'on a de l'activité et qu'on sait avant les autres.
Il a fallu quelques heures avant que Paris Match, oui, Paris Match, dégaine et publie un article plus sérieux, plus réfléchi à lire ici. Puis il sera suivi par le figaro, par France Inter et dans une moindre mesure par libération qui reprend le mantra du Pr Dautzenberg annonçant que la nicotine est toxique et irritante. Peut-être sauf qu'on le sait, ce n'est pas la nicotine qui cause la majorité des conséquences funestes du tabagisme au dose où elle est prise par le fumeur et le vapoteur.

En tout état de cause, l'information disponible en temps réel et gratuitement, sans analyse et sans recul, sera toujours sujet aux erreurs, à éventuellement de la manipulation, bref à des conneries, que ce soit sur des sites jugés "sérieux" et évidemment sur tous les autres sites qui s'ouvrent et se ferment de jour au lendemain. Il reviendra toujours aux esprits éclairés de prendre du recul, de faire la part des choses, bref de faire fonctionner un truc qui s'appelle le cerveau.

En tout cas, vapingpost explique plus ou moins implicitement que la presse est bien malade ("victime de la crise de la presse"). Mais je ne vois pas en quoi ces contenus gratuits plus ou moins bien tenus selon les sites, gavés d'articles écrits au kilomètre fera quelque chose pour améliorer l'image des médias.   A mon sens, cela risque fort de les tuer définitivement.

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Bonne lecture et bonne vape !

@Pascal1969 :

Heureusement qu'il y a des vrais journalistes comme Vanessa et Guillaume qui essayent de rétablir la vérité.

Oui, heureusement, il en reste.
Il me semble d'ailleurs que l'article de Vanessa Boy-Landry a été particulièrement "partagé" dans les rédactions puisque, mine de rien, elle envoie du bois avec son titre "du buzz qui peut tuer". France-Inter le cite d'ailleurs.
Peut-être que cela va faire réfléchir ces collègues qui noircissent les contenus gratuits. Mais rien n'est moins sûr tant que l'on sera dans cette culture du gavage d'information que l'on exige d'avoir en temps réel.

@Marakhal :

Pour le peu que j'en ai vu (j'en ai croisé quelques uns à l'époque de ma charge à l'Aiduce), les journalistes sont des gens éduqués qui posent des questions intelligentes et font montre d'un intérêt non feint pour le sujet qu'ils traitent.

Oui, mais là, dans la grande partie des cas, on est plus dans le cas du contenu "gratuit". Si tu as eu affaire à des interviews, on est plus généralement dans le contenu payant car c'est un travail demandant du temps, de l'investissement, quelquefois des frais.

D'ailleurs, je pense qu'il est inutile de payer un journaliste pour faire du copier-coller des dépêches de l'AFP. À mon avis, les rédactions pensent comme moi.

Et pourtant, le bad buzz sur les souris est bien à l'origine le fait d'une dépêche AFP dont certains rédacteurs n'hésitent pas à reprendre mot pour mot comme cet article d'Europe 1 et celui-ci de sciences et avenir. Il suffit de comparer les premières phrases pour se rendre compte qu'il y a du copier/coller dans l'air, même si, après, les articles diffèrent quelque peu.

Je maintiens donc, que lorsqu'une dépêche AFP tombe et qu'une ou deux heures après, lorsque des articles sont déjà en ligne sur certains sites d'information, il s'agit souvent d'articles plus ou moins pompés sur la dépêche ou d'articles écrits au kilomètre sans aucune plus-value intellectuelle ou journalistique.

Je me souviens d'avoir vu un jour une interview du rédacteur en chef de Le Point. Il a été très clair : pour avoir sur lepoint.fr les articles de qualité, il faut payer, le contenu accessible gratuitement du site n'était pas sa priorité et ce n'était pas là qu'il mettait ses meilleurs journalistes.

@Shaigan :

Y'a eu aussi Libé et Figaro, non ?

Tout à fait, il y en a eu un ou deux autres aussi mais comme le souligne @Den'ice, après l'article de Paris Match qui a en quelque sorte donner le la d'une réflexion un peu plus poussée de la part de certains journalistes ou de certaines rédactions.

@den'ice :

Ce n'est pas la première fois que nous le constatons, certainement parce que nous connaissons bien notre sujet, mais ce 30 janvier fut le summum du nullisme journalistique français !

Oh, le journalisme français a d'autres affaires pitoyables en rayon. Le nuage de Tchernobyl qui s'arrête à la frontière n'est pas mal non plus.

Les journalistes semblent tétaniser par l'expertise scientifique et ne remettent pas en cause les propos des "experts" qui peuvent donc se permettre de dire ou faire à peu près n'importe quoi avant qu'il y ait une vraie prise de conscience.
Pourtant, pour cette étude, magnifique cas d'école, point n'est besoin d'être scientifique pour se rendre compte que cela ne va pas. L'étude a été réalisée sur 10 souris. Echantillon trop pauvre pour tirer des conclusions définitives. Et on a donné en 12 semaines des doses que prend un vapoteur en 10 ans. En gros l'équivalent de 20 000 taffes par jour. Les conditions ne sont même pas réalistes. Il n'y a donc pas besoin d'avoir un doctorat en science, juste lire les résultats de l'étude, donc aller à la source, et connaître un minimum l'anglais.
Ensuite, il suffit d'aller interroger certains experts qui, eux, travaillent sur la vape depuis quelques années et recueillir leur avis.